Le 14 mai, des dizaines de milliers de Palestiniens se réunissent devant la barrière israélienne. Des heurts éclatent avec les forces sionistes. 61 Palestiniens sont tués par les tirs israéliens et plus de 2 400 blessés. La direction palestinienne demande une «intervention internationale immédiate». La bande de Ghaza est le théâtre de vives tensions depuis le début, il y a deux mois, d'une mobilisation appelée la «grande marche du retour», qui a tourné à la confrontation entre forces israéliennes et groupes armés palestiniens. Le mouvement réclame «le droit au retour» des réfugiés palestiniens et conteste le strict blocus de l'enclave imposé depuis plus de 10 ans par Israël. Le 30 mars, des dizaines de milliers de Palestiniens, notamment des femmes et des enfants, convergent le long de la barrière qui sépare la bande de Ghaza d'Israël. Quelques groupes jettent des pierres et des cocktails Molotov vers les soldats israéliens qui ripostent à balles réelles, tuant 19 Palestiniens. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, déclare tenir Israël pleinement responsable. La Turquie, la Ligue arabe, l'Egypte et la Jordanie condamnent la riposte israélienne. Officiellement organisée par la société civile, «la marche du retour» est présentée par l'Etat hébreu comme une opération du mouvement islamiste Hamas. C'est ainsi que le 31 mars, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, félicite l'armée pour avoir «protégé les frontières du pays». Les Etats-Unis bloquent un projet de déclaration du Conseil de sécurité appelant «toutes les parties à la retenue» et demandant une enquête, réclamée notamment par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres et la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Le 6 avril, des milliers de Palestiniens se rassemblent à nouveau près de la barrière de sécurité. Neuf Palestiniens sont tués et près de 500 blessés. Le 9 avril, Benjamin Netanyahu prévient qu'Israël «fera mal» aux Palestiniens qui tenteraient d'attaquer Israël. Le 13 avril, de nouveaux heurts font un mort et plus de 120 blessés par balles. Environ 400 personnes sont soignées à la suite notamment de suffocations. Le 20 avril, la confrontation entre Ghazaouis et soldats israéliens fait quatre autres morts côté palestinien. Les Palestiniens ont recours à des cerfs-volants, dont certains transportant des engins incendiaires, pour tenter d'atteindre les soldats de l'autre côté de la frontière. Le 14 mai, des dizaines de milliers de Palestiniens se réunissent devant la barrière. Les manifestations coïncident avec l'inauguration à El Qods occupée de l'ambassade américaine, qui veut entériner la reconnaissance par les Etats-Unis de la ville comme la capitale d'Israël. Des heurts éclatent avec les forces israéliennes. Au moins 61 Palestiniens sont tués par des tirs israéliens et plus de 2 400 blessés. La direction palestinienne demande une «intervention internationale immédiate» après cet «horrible massacre». Un haut responsable du Hamas affirme que la grande majorité des Palestiniens tués appartenaient au mouvement. La Turquie demandera le 15 mai, à l'ambassadeur d'Israël, puis au consul israélien, de quitter le pays temporairement. Israël ordonne au consul général turc à Jérusalem de partir. Le 18 mai, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU adoptera une résolution pour envoyer à Ghaza une équipe internationale spécialisée dans les crimes de guerre. Lors d'un sommet à Istanbul, les pays musulmans appellent à l'envoi d'une «force de protection internationale». Le président turc Erdogan accuse Israël d'user de méthodes dignes des nazis. Le 29 mai, l'armée israélienne a frappé des dizaines de cibles dans l'enclave, en représailles à un feu nourri de roquettes et d'obus de mortier, confrontation la plus sévère entre Israël et les groupes armés palestiniens depuis la guerre de 2014 à Ghaza. Les branches armées des mouvements islamistes Hamas et Jihad islamique revendiquent, dans un rare communiqué conjoint, la responsabilité des tirs venant de Ghaza. Dans la soirée, le Jihad islamique annonce qu'un accord de cessez-le-feu a été conclu avec Israël, sous l'égide de l'Egypte. L'information est confirmée par le Hamas mais démentie par le ministre israélien des Renseignements. Dans la nuit, l'armée israélienne frappe 25 nouvelles positions militaires du Hamas. A la demande des Etats-Unis, le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir en urgence hier pour évoquer les tirs contre Israël depuis Ghaza.