L'erreur humaine serait à l'origine du drame survenu, hier, à la sortie de la gare ferroviaire Aomar, au lieudit Boularbah, dans la wilaya de Bouira. En effet, d'après les premiers éléments d'enquête, la vitesse excessive de ce train express reliant Annaba à Alger serait la cause du déraillement de cinq wagons et causé la mort de quatre personnes ainsi que des blessures à vingt d'autres. La thèse de l'erreur humaine a été confirmée, hier, par le ministre des Transports, M.Mohamed Maghlaoui, qui s'est rendu personnellement sur place pour s'enquérir de la situation. En écartant d'une manière formelle tout acte terroriste, qui serait à l'origine du déraillement des wagons, M.Mohamed Maghlaoui a annoncé qu'une commission d'enquête est installée depuis hier pour déterminer les causes exactes de ce grave accident. Intervenant à la radio Chaîne III, le ministre des Transports, accompagné du directeur général de la Sntf, dira que les premières conclusions de la commission d'enquête seront connues dans un peu plus d'une dizaine de jours. D'après lui, les boîtes d'enregistrement placées dans la locomotive vont certainement permettre aux enquêteurs de connaître exactement les circonstances de cet accident ferroviaire, survenu à 6h 45. Il faut savoir que, devant la gravité de l'accident, les éléments de la Protection civile de Bouira, Lakhdaria, Aomar et Kadiria ont tous été réquisitionnés pour aller secourir les victimes, dont cinq seraient dans un état particulièrement grave. Tous les hôpitaux de la wilaya de Bouira étaient en état d'alerte et le personnel réquisitionné durant toute la journée. les autorités de la wilaya de Bouira ont déclenché un «plan d'urgence» pour dégager les voyageurs pris au piège à l'intérieur des wagons et les évacuer vers les centres de soins et les hôpitaux. Il y a lieu de signaler que l'accident d'hier est le premier du genre sur le plan de la gravité dans une région dont le réseau ferroviaire a subi, à maintes reprises, les années précédentes, des sabotages de la part des terroristes du Gspc. Il faut rappeler, par ailleurs, que pas moins de cinq cents milliards de DA sont consacrés au développement et à la modernisation du chemin de fer en Algérie durant les cinq prochaines années. Le «déraillement des trains» a déjà été soulevé, il y a quelques mois, lors d'une conférence sur le développement et la modernisation du chemin de fer algérien, organisé par les responsables de la Sntf. Le problème de ces accidents cycliques est imputé principalement selon par la Sntf, principalement au réseau ferroviaire qui est dans un très mauvais état. L'enveloppe allouée pour refaire le rail en Algérie est très importante. Il reste que l'Algérie cherche encore des «partenaires» étrangers pour réaliser, notamment la rocade Oran-Alger-Annaba d'une longueur de 1300 km. Le programme est très ambitieux puisqu'il permettra l'électrification des lignes et devra permettre également une augmentation de la vitesse commerciale et une réduction progressive de temps moyen de parcours pour atteindre, en 2012, des durées extrêmement raisonnables, par exemple Alger-Annaba (629 km) en seulement six heures au lieu de dix heures actuellement. En attendant cela, nos trains continueront à dérailler et à faire des victimes comme ce fut le cas hier et où un bilan définitif n'était pas encore établi en fin de journée. D'après notre correspondant à Bouira, les cas les plus graves ont été transférés aux CHU des wilayas avoisinantes. Nombre de blessés soufrent de fractures et de traumatismes divers. L'hôpital de Lakhdaria a, à lui seul, accueilli 16 blessés dont deux ont dû être transférés à Alger. Enfin, il est inutile de souligner que des équipes de psychologues se sont rendues sur les lieux du déraillement pour apporter un soutien psychologique aux voyageurs rescapés qui n'étaient pas blessés physiquement.