Tous les prétextes sont bons pour tuer les Palestiniens Samedi soir, deux roquettes auraient été tirées depuis la bande de Ghaza vers le sud d'Israël. Le système israélien de défense antimissiles aurait intercepté l'une des roquettes et l'autre n'aurait pas atteint sa cible et serait tombée à l'intérieur de la bande de Ghaza. L'aviation israélienne a frappé quinze objectifs du Hamas en riposte à de prétendus tirs de roquettes contre le territoire israélien partis de la bande de Ghaza contrôlée par le mouvement islamiste palestinien, ont rapporté des médias. «Parmi ces objectifs figuraient deux sites de fabrication et de stockage de munitions du Hamas et un complexe militaire», selon le communiqué de l'armée sioniste qui prétend répliquer aussi à «diverses activités terroristes approuvées et orchestrées par le Hamas au cours du week-end». L'armée israélienne a ainsi fait état d'une série de «tentatives d'attaques» contre des soldats le long de la barrière séparant la bande de Ghaza sous blocus du territoire israélien. Elle évoque également des «dégâts sur des infrastructures liées à la sécurité» et des incendies allumés, sur le territoire israélien, avec des cerfs-volants et des ballons projetés depuis l'enclave palestinienne, autant d'arguments ressassés depuis le début du mois de mars pour justifier les tirs meurtriers contre les manifestants à mains nues de Ghaza et de Cisjordanie. Quelques heures après une première vague de raids «ayant frappé 10 sites» du Hamas, un avion «a tiré sur cinq objectifs maritimes (...) du Hamas dans le nord de la bande de Ghaza», a affirmé l'armée sioniste. Côté palestinien, on n'a pas fait état immédiatement de victimes. Samedi soir, deux roquettes auraient été tirées depuis la bande de Ghaza vers le sud d'Israël. Le système israélien de défense antimissiles aurait intercepté l'une des roquettes et l'autre n'aurait pas atteint sa cible et serait tombée à l'intérieur de la bande de Ghaza. Aucun des groupes armés présents à Ghaza n'avait revendiqué au début la responsabilité de ces tirs. La semaine dernière, la bande de Ghaza a été le théâtre de la pire flambée de meurtres commis par des soldats israéliens depuis la guerre de 2014 entre Israël et le Hamas. L'armée israélienne a indiqué avoir frappé au total mardi et mercredi avant l'aube 65 positions des groupes armés palestiniens dont le Hamas, en représailles aux tirs d'une centaine de roquettes et d'obus contre son territoire, dont certains ont été interceptés par les systèmes de défense aériens. A la veille d'un périple européen qui doit le conduire en Allemagne, en France et en Grande-Bretagne, le chef du gouvernement sioniste Netanyahu, a répété hier qu'il était déterminé à «bloquer l'agression iranienne et ses plans d'expansion au Moyen-Orient et en premier lieu en Syrie». Les derniers échanges de tirs autour de la bande de Ghaza sont intervenus après les obsèques célébrées samedi d'une secouriste volontaire palestinienne, âgée d'une vingtaine d'années, tuée par balle la veille par des soldats israéliens près de la barrière entre l'enclave palestinienne et le territoire israélien. Des milliers de personnes ont assisté aux funérailles de cette secouriste, Razan al-Najjar, 21 ans, touchée vendredi à l'est de Khan Younès, dans le sud de la bande de Ghaza. Ces funérailles ont été suivies d'accrochages près de la barrière frontalière lorsque des Palestiniens ont lancé des pierres contre des soldats israéliens. Plusieurs Palestiniens ont été blessés, selon les autorités de Ghaza. Hier, le ministère de la Santé ghazaoui a annoncé le décès d'un Palestinien qui a succombé après avoir été blessé par des tirs israéliens le 14 mai, date de grosses manifestations dans l'enclave palestinienne contre le transfert à Jérusalem de l'ambassade américaine en Israël. 61 Palestiniens avaient été tués ce jour-là par l'armée israélienne le long de la barrière frontalière. Au moins 124 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le début le 30 mars des manifestations dans l'enclave palestinienne contre plus de 10 ans de blocus israélien et pour réclamer le droit au retour des Palestiniens ayant été chassés de leurs terres à la création d'Israël en 1948. Veto américain contre la «résolution sur la protection des Palestiniens» Vive protestation du MAE turc «Nous déplorons le veto des Etats-Unis opposé au projet de résolution présenté par le Koweït au Conseil de sécurité des Nations unies, à la suite du massacre ayant eu lieu à Ghaza le 14 mai. Il est impossible de prétendre justifier ce veto sur un projet de résolution condamnant le massacre de civils innocents qui exerçaient leur droit légitime de manifester pacifiquement et demandaient au SG de l'ONU de soumettre ses recommandations, y compris le mécanisme de protection internationale visant à assurer la sécurité et la protection des Palestiniens vivant sous occupation, au Conseil de sécurité de l'ONU qui est, principalement, responsable de la protection de la paix, de la stabilité et de la sécurité internationales. L'impuissance du Conseil de sécurité des Nations unies à assumer sa responsabilité quant à la fin des violences contre les Palestiniens montre que la réforme de l'ONU est une nécessité irrécusable. La Turquie continuera d'être le défenseur de la cause palestinienne sur toutes les plate-formes, principalement à l'Assemblée générale des Nations unies.