«Les mineurs sont internés dans des pavillons totalement séparés de ceux des adultes» Les détenus mineurs ne sont généralement pas incarcérés à la suite de crimes mais plutôt pour de simples délits. Le nombre de détenus mineurs incarcérés dans des établissements de rééducation en Algérie est de 400. La déléguée nationale à la protection de l'enfance Meriem Charfi qui a fait part de cette information depuis Tipasa, a précisé que ce nombre n'est pas important. «Le nombre de mineurs détenus ne dépassant pas les 400 à l'échelle nationale, est vraiment minime», a-t-elle souligné. Ce nombre minime s'explique par les répercussions positives de la loi se rapportant à la protection de l'enfance, qui offre la latitude aux juges des mineurs d'accorder la priorité aux mesures de protection et d'intégration. Meriem Charfi a fait remarquer par la même occasion que les mineurs incarcérés ne l'ont pas été suite à des crimes, mais plutôt à de simples délits.«Ne croyez pas que ces mineurs représentant l'innocence- soient de dangereux criminels, il se trouve juste que chacun d'eux a une histoire ou vit des conditions sociales difficiles l'ayant poussé à commettre un délit», a ajouté l'ancienne juge de mineurs. La déléguée nationale à la protection de l'enfance n'a pas manqué de souligner en outre l'importance des efforts consentis par le ministère de la Justice en termes des réformes visant l'amélioration des conditions d'incarcération en Algérie de manière générale et des mineurs en particulier. Pour Meriem Charfi, le ministère de la Justice par le biais de la direction générale de l'administration pénitentiaire, a mis tous les moyens matériels et humains nécessaires à la mise en oeuvre des programmes de réforme de la justice. «Les mineurs sont internés dans des pavillons totalement séparés de ceux des adultes, tout en ayant le droit de pratiquer du sport et différentes activités culturelles, dont la lecture», a-t-elle argué. Pour rappel, l'incarcération des mineurs est monnaie courante dans plusieurs pays du monde y compris les Etats-Unis. Il y a 65.000 enfants incarcérés dans les geôles de ce pays. En France, le nombre de mineurs est de 872 en 2017. Au Maroc, il y a selon les dernières statistiques plus de 500 enfants dans les prisons marocaines. L'âge de l'emprisonnement des mineurs varie d'un pays, à un autre. Dans certains pays, l'âge légal pour l'emprisonnement est de 12 ans, tandis que dans d'autres comme c'est le cas en Algérie, il est de 13 ans. Il est à rappeler par ailleurs que l'enfant en Algérie a vu la promulgation de plusieurs lois et la création de plusieurs institutions renforçant sa protection, ces dernières années. Outre l'Organe national de la protection et de la promotion de l'enfance, l'Algérie a installé aussi un comité intersectorielle pour la protection de l'enfance. Ledit comité compte en son sein des représentants de 23 secteurs. L'un des objectifs de ce comité est de faciliter l'intervention en cas de kidnapping des enfants. Meriem Charfi qui a procédé à l'installation de ce comité, l'année dernière, a indiqué qu'il est rattaché directement au bureau du Premier ministre. Parallèlement à cela, l'Algérie a renforcé les mesures renforçant la protection sociale des enfants. Le ministère de la Solidarité nationale prévoit de nombreuses formes de soutien et de protection des enfants. Par ailleurs, l'Algérie est l'un des pays dont le Code du travail refuse le travail des enfants avant l'âge de 16 ans. Dans le cas contraire, l'employeur est tenu de demander une autorisation parentale. Faute de quoi, il risque des sanctions. La scolarité des enfants est obligatoire, faut-il le rappeler, en Algérie, jusqu'à l'âge de 16 ans.