30% de ces livres sont encore stockés. Etant un outil pédagogique indispensable pour l'élève, l'acquisition du manuel scolaire est devenue, selon les déclarations du ministre de l'Education nationale, M.Boubekeur Benbouzid lors de la conférence des directeurs de l'éducation des wilayas du nord tenue jeudi à Alger, «obligatoire». Ainsi la disponibilité de cet outil est, selon ce responsable, assurée par l'Etat. La non-satisfaction de la demande dans certaines wilayas, notamment à Tizi Ouzou, à Mostaganem et dans les régions environnantes est due au manque de coordination entre les établissements éducatifs concernés et le secteur en charge de la production du livre scolaire. «30% de ces livres sont encore stockés», ajoute-t-il. Pour rappel, pour cette année seulement, 42 millions de livres scolaires ont été imprimés. «Quant au livre de physique de la première année secondaire, souligne le ministre, il n'est pas disponible pour l'heure dans tous les établissements en raison des erreurs pédagogiques constatées et nécessite donc une révision.» Toutefois, ce manuel sera à la disposition de tous les élèves de la 1re AS à la fin de ce mois. Concernant la décision d'annuler la location du livre scolaire, M.Benbouzid a réaffirmé que cette méthode «n'est plus efficiente ni utile , car il s'est avéré qu'à la fin de l'année, le manuel scolaire n'est plus en état d'être réutilisé», a-t-il dit, ajoutant que «l'Office national des publications scolaires n'a jamais bénéficié de l'argent de la location». Cette méthode a été remplacée par celle de l'échange des manuels entre élèves lors de la foire du livre tenue dans chaque établissement scolaire. «Cette méthode permettra de combler le déficit en matière de manuels relevant de l'ancien programme», avait déclaré le ministre à L'Expression. La rencontre a été également l'occasion pour le ministre d'évoquer certains dossiers importants dans le processus des réformes du système éducatif tels que la gestion de l'établissement éducatif et du service éducatif. Sur ce point, le ministre a précisé que l'ère de la gestion individuelle est révolue et qu'il est désormais nécessaire de passer à la gestion programmée et planifiée par les différents partenaires pour la réalisation des objectifs escomptés, à savoir la promotion de la rentabilité du système éducatif. Le conseil des lycées d'Alger ne semble pas être du même avis que sa tutelle du moment qu'il considère que cette nouvelle réhabilitation du secteur exclut l'enseignant de tout droit de regard ce qui accroîtra la précarité dans les conditions d'enseignement. «La campagne de moralisation de l'administration ne sera pertinente que lorsqu'on instituera les normes de transparence et de bonne gouvernance à tous les échelons de l'administration», considère le CLA tout en dénonçant l'actuelle politique laquelle est marquée par des pratiques malhonnêtes telles que le clientélisme, les quotas discrétionnaires, la cooptation, l'affairisme et la tchipa. Ce syndicat considère que toutes ces pratiques l'interpellent afin de mener une campagne active pour la défense du pouvoir pédagogique des enseignants et la prédominance de la compétence sur la gestion administrative de l'acte pédagogique dans l'éducation. Il compte par ailleurs appeler à une protestation contre «la gestion opaque de la carte scolaire, la réduction des divisions pédagogiques, du volume horaire de certaines matières et la suppression des TD et des postes pédagogiques dans certains lycées de la capitale».