Un Conseil interministériel sera tenu très prochainement pour débattre de ce phénomène. Le ministère de l'Education nationale fera appel au corps de la police pour lutter contre le phénomène de la violence dans les écoles. Les policiers en faction prendront position en dehors de l'enceinte scolaire. L'annonce a été faite hier par le premier responsable du secteur, M.Boubekeur Benbouzid, lors d'une conférence de presse tenue à l'Institut technique des enseignants, à Ben Aknoun. «En France, le gouvernement a procédé à la même démarche au niveau des zones à risques. Nous n'avons pas honte de copier sur ce qui se fait ailleurs quand il s'agit de protéger les intérêts de nos enfants», précise-t-il. Le phénomène a pris une ampleur telle qu'un conseil interministériel (CIM) sera tenu très prochainement afin de débattre spécialement de la violence à l'école. Le département de M.Benbouzid a préparé un rapport qui sera soumis à l'occasion du prochain CIM. «C'est pour dire que le gouvernement est conscient de la gravité et de la sensibilité de ce problème», soutient le conférencier. Ce dernier ajoute que pour le ministère de l'Education nationale la violence n'est pas seulement «l'agression physique ou verbale exercée contre l'élève ou encore l'enseignant, c'est surtout ces nouveaux fléaux qui font craindre le pire, à l'image du tabagisme et de la consommation de la drogue.» Quelles sont les «zones à risques» en Algérie? Le ministre affirme ne pas détenir une liste précise. Dans un autre chapitre, le ministre de l'Education a assuré que le corps des enseignants sera doté d'un statut particulier avant janvier 2008. «Ce dernier sera élaboré en concertation avec nos partenaires.» Aux syndicats qui dénoncent leur exclusion, le ministre répond qu'il ouvre les portes à tous les syndicats agréés. «Nous ne pouvons pas associer au débat des organisations non reconnues par l'administration», affirme-t-il. Concernant la nouvelle grille des salaires, Benbouzid atteste qu'il ignore «la date de sa mise en application. C'est là une prérogative du premier magistrat du pays». Ce que je peux dire, ajoute-t-il, c'est le fait que le chef du gouvernement nous a affirmé que cette nouvelle mesure sera prise en charge dans le cadre de la loi de finances de 2008. Tous les décrets concernant le secteur seront soumis lors du conseil de gouvernement qui se réunira mercredi. Concernant la rentrée scolaire, elle s'annonce encore cette année sous le signe de la réforme. 39 nouveaux programmes d'enseignement achèvent la refonte pédagogique de l'ensemble du cursus scolaire. Ces nouveaux programmes sont accompagnés de 35 nouveaux manuels scolaires. A partir de cette année, le ministère procédera à l'évaluation systématique de la réforme. «La réforme initiée durant les années 80 a échoué pour deux raisons: premièrement, en l'absence d'évaluation et des remises en cause; deuxièmement l'école n'avait pas les moyens de cette politique.» Benbouzid, qui a présidé hier une réunion avec les 48 directeurs de wilaya, affirme que son département n'hésitera pas à apporter des changements sur le projet de réforme qu'«il juge nécessaire». Dans un autre volet, le ministre rassure que pour cette année, il n' y aura pas de déficit en livres scolaires. Ce sont au total 58 millions d'exemplaires de manuels scolaires, tous cycles confondus, qui seront mis à la disposition des élèves. Afin de mieux gérer le réseau de distribution qui a fait défaut jusque-là, le ministre annonce que le réseau traditionnel (Onps, centre de wilaya, établissement scolaire) sera renforcé de 10 nouveaux points de vente et de 280 librairies. Sur le volet social, la prime de 2000DA destinée aux élèves démunis, dont le nombre est estimé à 3 millions, sera maintenue. Près de 24 millions de livres seront distribués gratuitement à cette catégorie. Le ministre a donné dans ce sens des instructions afin d'accélérer ces deux opérations.