Un pas en avant vient d'être réalisé pour quelques scénaristes algériens en herbe grâce à une combinaison d'efforts palpables... Partager dans la liberté et le plaisir la découverte culturelle, susciter l'éveil et la curiosité par l'activité dynamique et le rayonnement de la chose culturelle, aussi favoriser le brassage des héritages et des modes d'expression, sont le mot d'ordre de l'association Chrysalide qui n'a pas hésité à jumeler ses efforts au réseau européen Nisi Masa autour du programme Jeunes fictions algériennes, qui est arrivé à sa troisième phase, la semaine dernière, durant laquelle plusieurs jeunes d'Alger et de Béjaïa, tous des cinéphiles, se sont attelés, - encadrés par des tuteurs étrangers - à finaliser leurs scénarios. Un travail collectif s'est achevé jeudi dernier à la salle Ibn Zeydoun où une première diffusion de leurs textes a été possible grâce à une lecture publique effectuée par des comédiens dont ceux de Koléa. «On a voulu ouvrir ce projet aux gens très divers, des jeunes impliqués dans des ciné-clubs ou qui ont juste envie d'écrire des scénarios»,soulignera Mathieu Darras, délégué de Nisi Masa, en préambule à cette manifestation. Houria de Mohamed Yargui, d'une durée de 15 minutes, raconte l'histoire d'une femme violée qui doit supporter le regard de la société en étant doublement victime. Photo souvenir de Nazim Mahouast (10 minutes) traite du parcours d'une personne qui tente de se suicider... Le scénario le plus long, 30 mn, est celui de Mounia Meddour, intitulé La dernière lettre qui évoque le sujet du retour au bled en abordant les thèmes récurrents de la langue et de l'identité. Un sujet pas très loin des préoccupations de la scénariste, elle-même algérienne, habitant à Paris. Créneau (X) de Nacim K. (15 minutes) est une histoire déclinée sur fond de fantaisie autour d'une voiture... Amel de Abdelkader Esaâd (25 mn) est une histoire intimiste d'une personne adulte qui fait appel à ses souvenirs d'enfance... L'auteur lui-même. Enfin, Graffitis de Wahiba Dehouche aborde en 10 mn l'aspect original de ce moyen d'expression... En somme, des sujets qui nous interpellent et nous touchent tous aussi bien parce qu'ils donnent un regard sur nous-mêmes, sur des vécus universels. Des réalités aussi bien différentes les unes des autres qui nous renseignent sur la force créatrice de «ces jeunes fictions algériennes». Un événement fort intéressant qui rappelle combien ces jeunes talents sont mus par le désir terrible d'apprendre, nourris d'images mêlés à leur propre sensibilité et à leurs émotions. Espérons que ces jeunes scénaristes pourront aboutir à la réalisation effective de leurs projets, et puis, pourquoi pas, que ces actions de coopération culturelle dans le domaine du cinéma et de la jeunesse avec le réseau européen Nisa Masa pourront se perpétuer. En attendant, Chrysalide continue à affûter ses activités en mettant en scène des pièces de théâtre, en produisant des films et des documentaires, en organisant des projections, des expos et des débats littéraires... C'est ce qui est prévu pour le mois de Ramadan.