Douze jours à l'auberge des Aftis, près de Jijel, pour 8 jeunes en quête des secrets du scénario. Envoûtée par le septième art, l'association Chrysalide d'Alger a réuni huit scénaristes en herbe, les a éloignés du malaise quotidien pour les pousser dans le précipice de la création cinématographique. Les uns, en sont sortis épatés, les autres envoûtés mais tous enrichis d'une nouvelle expérience. 31 octobre au 11 novembre, huit scénaristes débutants (ou ayant déjà écrit un ou plusieurs scénarii), venant d'Alger, Tizi-Ouzou, Béjaïa, Constantine et Sétif, ont été invités à l'auberge des Aftis, près de Jijel pour une résidence d'écriture de scénarii de courts-métrages. Dans ce coin paradisiaque, loin de l'étroitesse de la société et face à l'immensité de la mer, les participants ont été encadrés par Nachiketas Wignesan, scénariste, critique de cinéma et enseignant à Paris-Sorbonne III. Ils ont ainsi échangé des points de vue cinématographiques, maitrisé des éléments du langage scénaristique et acquis une méthodologie d'écriture pour perfectionner leurs scénarii. L'objectif de l'animateur encadreur n'était pas « d'inculquer des techniques ou recettes d'écriture aux huit scénaristes en herbe », mais, plus simplement —ce qui est plus complexe et profond— de « libérer leurs esprits, désacraliser le scénario et les aider à chercher en eux-mêmes les réponses aux questions qu'ils se posaient ». Visionner et analyser minutieusement des films d'Hitchcock, Lynch, Scorsese, Kubrick, Tarentino, Godard, etc., a donné lieu à d'interminables discussions révélatrices de l'enthousiasme des jeunes scénaristes algériens. L'œil critique de ces derniers s'est considérablement affirmé. « A présent, je verrai le cinéma autrement », disait l'un des participants. Une lecture des scénarii écrits par les participants a eu lieu en présence de Philippe Germain Vigliano, directeur du CCF de Constantine et de Guillemette Grobon, de l'association Gertrude II de Lyon, elle-même en cours d'écriture d'un scénario. Quotidien algérien, thriller, drame, passé tumultueux ou présent incertain, les jeunes scénaristes ont réussi à concrétiser, avec brio, leurs pensées les plus profondes. « Les scénarii comme les scénaristes sont tous très différents, mais l'amour du cinéma les réunit », affirmait le formateur avec satisfaction à l'issue de la résidence. A présent, selon les propos de Karim Moussaoui, coordinateur cinéma de l'association Chrysalide, celle-ci souhaiterait « pérenniser cette résidence d'écriture ». Ce beau et utile projet devrait permettre de faire immerger de jeunes scénaristes dans l'océan du cinéma à travers la découverte de la création artistique, l'affinement des méthodes et le plaisir du partage. Tout à fait dans l'esprit de Chrysalide qui sème l'envoûtement artistique et culturel.