Avec M.O'Rourke, il n'y a ni la forme ni le fond. D'ailleurs, Alger n'a pas tenu compte des déclarations de l'ambassadeur annonçant demeurer dans l'attente d'une réponse aux interrogations soulevées. M.O'Rourke a-t-il donc réellement sa place comme ambassadeur à Alger? John O'Rourke a été désavoué par son institution. L'ambassadeur de l'Union européenne à Alger a été non seulement contredit, mais complètement déjugé. Ce dernier, convoqué au ministère des Affaires étrangères suite à la diffusion à partir du siège du Parlement européen d'une vidéo hostile au président Abdelaziz Bouteflika, a réagi vite et d'une manière peu diplomatique aux protestations des autorités algériennes. Il semble n'avoir pas apprécié sa convocation. Raison qui va d'ailleurs lui faire perdre toute la sagesse exigée d'un diplomate et l'amener à poster un message sur son compte Twitter prêtant à confusion et laissant penser que l'Union européenne cautionne les propos tenus par l'auteure de la vidéo, sujet à polémique, l'ex-journaliste de l'Entv, Leila Haddad-Lefèvre. Dans son tweet, John O'Rourke a déclaré: «Nous avons souligné aux autorités algériennes que les journalistes accrédités auprès des institutions européennes ne parlent pas aux noms des institutions, mais en leur propre nom, en ligne avec les principes de liberté d'expression et liberté des médias.» La réaction de O'Rourke a été très maladroite. Le diplomate britannique, qui possède un parcours très riche au sein de la délégation européenne et une expérience reconnue sur le plan diplomatique, n'a visiblement pas su apprécier la colère d'Alger ni la gravité des faits soulevés. Il semble confondre entre liberté des médias et «manoeuvres malveillantes». L'Union européenne ne tardera d'ailleurs pas à rectifier le tir. Moins de quarante-huit heures après la «grosse» bourde commise par son ambassadeur, le Parlement européen a exprimé ses «regrets» à l'Algérie tout en annonçant l'exclusion de la journaliste après confirmation que cette dernière a délibérément enfreint les règles internes de l'Union européenne. Il ne s'agit donc ni de liberté d'expression ni de celle des médias comme a essayé de le faire croire M.O'Rourke laissant préjuger que l'Algérie ne comprend rien à ces questions de libertés d'expression. En fait, M.O'Rourke n'avait pas répondu dans son tweet à l'objet de sa convocation et qui portait principalement sur l'indignation et la réprobation des autorités algériennes suite à l'utilisation des moyens de l'UE à des fins de propagande et de l'insensibilisation de ses symboles pour attenter aux institutions de l'Etat algérien. Au lieu donc de répondre aux attentes d'Alger, O'Rourke a essayé de porter le débat sur un autre volet, loin d'être abordé par les autorités algériennes. Etait-ce un geste délibéré? Et dans quel but? Donc en plus de n'avoir pas respecté les usages et la pratique de la diplomatie en répondant par voix officielle à une démarche officielle du ministère des Affaires étrangères, l'ambassadeur de l'UE a «raté» le contenu de sa réponse. Autrement dit, avec M. O'Rourke, il n'y a ni la forme ni le fond. D'ailleurs, Alger n'a pas tenu compte des déclarations de l'ambassadeur, annonçant demeurer toujours dans l'attente d'une réponse aux interrogations soulevées. M.O'Rourke a-t-il donc réellement sa place comme ambassadeur à Alger? La question mérite d'être posée surtout si l'on rappelle qu'il ne s'agit pas du premier couac de O'Rourke. Ce dernier est déjà auteur de fausses notes ayant créé des situations de tensions entre Alger et l'UE. Faut-il rappeler ses déclarations malheureuses après les restrictions sur les importations décidées par l'Algérie. Il a été reproché à l'Algérie de prendre une décision souveraine et salutaire lui permettant de sauver son économie en période de grande crise financière. L'ambassadeur John O'Rourke a donc fait, tout faux sur ces deux questions au moins. Après un désaveu public en ce qui concerne l'affaire dite aujourd'hui affaire de la vidéo à polémiques, John O'Rourke devra, avant chaque pas, bien réfléchir où mettre le pied, et avant chaque parole, réviser bien son couplet.