La réalisation en cours de 1650 logements devra soulager les familles victimes du terrorisme. L'heure est plutôt au sérieux, la réconciliation nationale commence à se concrétiser sur le terrain. Le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale a établi un plan spécial pour la prise en charge de toutes les victimes de la tragédie nationale. Il s'agit en termes précis du «Plan de promotion et de protection des familles victimes de la tragédie nationale». C'est un travail de longue haleine qui a mobilisé environ 500 psychologues, et qui est appelé à être renforcé par l'adoption de plusieurs décrets exécutifs et d'autres textes de loi devant garantir une prise en charge effective des victimes du terrorisme. Un véritable travail de fourmi est en train de se faire au sein du ministère de la Solidarité nationale pour établir un état des lieux de toutes les franges victimes de la décennie noire. C'est une plate-forme sur laquelle se baseront toutes les prochaines actions programmées et destinées à mettre en exécution les recommandations du président Bouteflika, explique M.Djamel Ould Abbès, ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale. Il est question a priori de «s'occuper des cas immédiats qui nécessitent une prise en charge urgente», précise le ministre, mettant en exergue la réalisation en cours de 1 650 logements destinés aux familles victimes du terrorisme. C'est un projet qui, selon le ministre, concernera en premier lieu les wilayas les plus touchées par le phénomène terroriste et qui a coûté une cagnotte de 170 milliards de centimes, il est financé spécialement par le département de la Solidarité. S'ajoute à cela une opération qui devra garantir des indemnités et des pensions pour les veuves et orphelins victimes de la décennie noire. Appelé à assumer la lourde tâche de l'après-référendum, le département de Djamel Ould Abbès s'apprête déjà à croiser le fer pour assurer une prise en charge « sans faute » et concrétiser ainsi «les objectifs de la réconciliation nationale». La stratégie tend tout d'abord à obtenir un fichier national des victimes sur l'ensemble des wilayas et à disposer de données précises sur la situation de chaque famille ou groupe social. Pour cela, une enquête nationale est en cours et d'autres, qualitatives, auprès des organisations des victimes du terrorisme et des groupes de victimes de la tragédie ont été aussi lancées. Un autre travail consiste en la récupération des données auprès des autres institutions étatiques, leur analyse et le classement des problèmes par priorités. Quant aux axes des programmes, l'objectif tend à mettre en oeuvre des programmes planifiés liés aux différents problèmes et besoins exprimés ainsi que le suivi et l'évaluation des programmes en vue de leur amélioration constante. Les canaux par lesquels le ministère compte passer sont la promulgation de textes législatifs et réglementaires. Il s'agit d'un texte sur le comité de pilotage pour le soutien aux familles victimes de la tragédie nationale, de textes pour la reconnaissance envers les artisans de la sauvegarde de la République, textes pour la consolidation de la paix et de la réconciliation nationale, de textes sur les mesures d'appui à la politique de prise en charge des disparus et de textes portant mesures destinées à renforcer la cohésion nationale. S'agissant de la question des disparus, les actions tendent à reconnaître le droit de faire le deuil, les indemnisations et les pensions. Le ministre a précisé lors d'un point de presse qu'aucune statistique exacte n'est disponible pour l'heure actuelle. Toutefois, il a admis que d'ici le 31 mars prochain le travail relatif à l'état des lieux connaîtra sa fin pour entamer la phase relative à la prise en charge, hormis les cas urgents qui seront pris en charge immédiatement. M.Djamel Ould Abbès a mis en évidence aussi, en réponse à notre question, que toutes les victimes du «Printemps noir» seront prises en charge dans le cadre de la réconciliation nationale.