Des textes législatifs et réglementaires seront promulgués pour renforcer le mécanisme de prise en charge. C'est un parcours qui, de manière manifeste, s'annonce ardu, mais qui ne s'avère guère impraticable, clame le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès, au sujet de la tâche dite «prise en charge des victimes de la tragédie nationale». Il ne suffira pas uniquement de suggérer des indemnisations et des pensions, mais de se pencher sur le côté «psychothérapeutique et moral » qui s'explique par «le devoir de vérité et le rétablissement moral». Djamel Ould Abbès, réaffirmait de Laghouat la détermination de l'Etat à prendre en charge les victimes de la tragédie nationale qu'il a qualifiées de «chouhada du devoir national», en indiquant que cette prise en charge «se fera dans le cadre de la solidarité nationale», suivant les instructions du président Bouteflika. Le «Plan de promotion et de protection des familles victimes de la tragédie nationale», confectionné par le département de la Solidarité, est appelé à constituer une locomotive devant garantir une prise en charge pour toutes les victimes. Ce même programme qui devra être renforcé par l'adoption de plusieurs décrets exécutifs et d'autres textes de loi, est considéré par le ministre de la Solidarité comme étant un tremplin pour «reconstruire les ponts entre l'Etat et la société». Aux actions déjà engagées s'ajouteront d'autres mesures qui, d'après Ould Abbès, seront décidées et adoptées par les deux chambres du Parlement et ce, après avoir achevé l'établissement de l'état des lieux de toutes les franges victimes de la barbarie intégriste. Le projet en question parle de l'après-référendum et concerne a priori les régions les plus touchées par le terrorisme. Un autre travail appelé « plan d'urgence », est d'ores et déjà mis en marche et destiné à s'occuper des cas immédiats qui nécessitent une prise en charge urgente. Il s'agit des veuves et orphelins victimes de «la tragédie nationale». Le programme portant sur la réalisation de 1 650 logements pour les familles victimes du terrorisme, financé exclusivement par le département de la Solidarité nationale, a été renforcé récemment par le financement de 100 autres logements. Cette politique acquiescée par la Solidarité nationale réclame l'obtention d'un fichier national de toutes les victimes et disposer de données précises sur la situation de chaque famille ou groupe social. Comment y parvenir? Faut-il signaler qu'un travail de proximité et une enquête nationale sont en cours. L'étude se fera au cas par cas pour afin de déterminer les vrais ayants droit et décider ainsi des modalités et moyens de prise en charge. D'autres recherches qualitatives auprès des organisations des victimes du terrorisme et des groupes de victimes de la tragédie ont été aussi lancées. L'objectif étant la constitution d'un dossier et la récupération des données auprès des autres institutions étatiques, leur analyse et le classement des problèmes par priorités. Une fois les différents problèmes et tous les ayants droit identifiés, des programmes planifiés liés aux différentes questions et besoins exprimés seront mis en oeuvre. Un autre travail se fera parallèlement et qui consiste en le suivi et l'évaluation des programmes en vue de leur amélioration constante. Il sera donc question de procéder ensuite à la promulgation de textes législatifs et réglementaires pour accompagner et/ou renforcer le mécanisme de prise en charge. Certains textes ont été d'ores et déjà suggérés, s'agissant notamment d'un texte sur le comité de pilotage pour le soutien aux familles victimes de la tragédie nationale, de textes pour la reconnaissance envers les artisans de la sauvegarde de la République, textes pour la consolidation de la paix et de la réconciliation nationale, de textes sur les mesures d'appui à la politique de prise en charge des disparus et de textes portant mesures destinées à renforcer la cohésion nationale. A partir de Laghouat, Ould Abbès a estimé que ce projet devra asseoir le principe de l'égalité des chances entre les différentes franges de la société.