Une relation presque harmonieuse La Corée du Sud coopère étroitement avec les Etats-Unis en vue de préparer cette déclaration de fin de guerre, a dit la ministre des AE, non sans ajouter que la Chine peut jouer un «rôle très important» dans la mise en place d'un régime pacifique dans la péninsule. La Corée du Sud aimerait parvenir à une déclaration signifiant la fin de la guerre de Corée (1950-1953), d'ici à la fin 2018, même si la date et la forme exacte de cet accord peuvent être déterminées avec une certaine flexibilité. C'est ce qu'a annoncé hier la ministre sud-coréenne des Affaires étrangères, Kang Kyung-Wha qui est longuement revenue sur les promesses sous-tendues par la rencontre historique entre les deux chefs d'Etat nord et sud- coréens, au niveau de la zone de démarcation, voici trois semaines à peine. Le président sud-coréen, Moon Jae-In et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un ont en effet convenu de changer l'accord d'armistice actuel en traité de paix d'ici à la fin de l'année 2018, après avoir tenu le troisième sommet inter-coréen de l'histoire, le 27 avril dernier. Décision qui fut à la base d'un autre engagement, cette fois entre le dirigeant nord-coréen et le président américain Donald Trump, tous deux soucieux de bâtir un régime de paix durable dans la péninsule coréenne et d'établir de nouvelles relations bilatérales au sortir de leur premier sommet, à Singapour, le 12 juin dernier. La péninsule reste toujours «techniquement» en état de guerre puisque la guerre de Corée s'est achevée avec un armistice et non pas par un véritable traité de paix. Mme Kang a déclaré, lors du point-presse, que la Corée du Sud coopère étroitement avec les Etats-Unis en vue de préparer cette déclaration de fin de guerre, non sans ajouter que la Chine peut jouer un «rôle très important» dans la mise en place d'un régime pacifique dans la péninsule. Elle a de ce fait insisté sur la volonté de la Corée du Sud, qui entend travailler en étroite collaboration avec la Chine sur cette question. La diplomate sud-coréenne s'est entretenue plus tôt dans la journée par téléphone avec le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, dans le cadre des consultations régulières qui lient Séoul à Washington, particulièrement en cette phase délicate des relations avec Pyongyang. Au cours de leur discussion, M. Pompeo a indiqué à Mme Kang qu'il rencontrerait son homologue nord-coréen en «face-à-face dès que possible» et que cela devrait permettre de mesurer avec une certaine exactitude la bonne volonté des dirigeants nord-coréens pour ouvrir rapidement la voie du dialogue. Mme Kang a estimé de ce fait que les discussions entre la Corée du Nord et les Etats-Unis vont certainement se poursuivre dès lors que les deux parties ont réussi à organiser un sommet pour «échanger en toute franchise et bâtir la confiance». Elle en déduit, non sans une certaine confiance, que ce sommet a posé les fondations d'une relation apaisée et constructive entre la Corée du Sud et celle du Nord, d'une part, et d'un rapport vertueux entre une Corée nouvelle qui serait alors en gestation et les Etats-Unis devenus des mentors de l'une et l'autre partie d'autre part. Une vraie gageure, en fin de compte. Surtout quand on sait que les réactions aux Etats-Unis demeurent assez tièdes, compte tenu des «résultats» du sommet de Singapour au point de pousser les médias à critiquer l'administration Trump coupable de se livrer à des manifestations exagérées d'auto-satisfaction, selon eux, et de taire les «insuffisances» que recèlerait la déclaration finale entre les deux délégations, américaine et nord-coréenne. Le 12 juin, le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un ont eu un tête-à-tête historique à Singapour qui a abouti à la signature d'une déclaration commune, sans percée majeure sur la question cruciale de l'arsenal nucléaire de la Corée du Nord. Deux jours après ce sommet, le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a réaffirmé le maintien des sanctions jusqu'à la dénucléarisation complète. En vain, de sorte que ces attitudes et critiques ont eu pour effet de chagriner le président Donald Trump, pleinement convaincu d'avoir réussi son pari et d'être sur la bonne voie quant à la conclusion prochaine d'un engagement «complet, vérifiable et immédiat» de dénucléarisation de la part du dirigeant Kim Jong-Un.