Le ministre des Finances Le ministre des Finances a présenté un constat positif sur la situation économique du pays qui a connu, selon lui, une amélioration. Il n'y a pas lieu de s'affoler. Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya a rassuré que la loi de finances complémentaire 2018 ne vise en aucun cas la politique des subventions sociales. Lors de la présentation du projet de loi en question, hier, devant les députés de l'Assemblée populaire nationale, le ministre a défendu les dispositions contenues dans ce projet. «Ce projet entre dans le cadre des outils visant à poursuivre la politique de soutien au budget et à renforcer le développement économique», a-t-il affirmé, tout en précisant que «ce texte ne touchera pas à la structure ou aux grands équilibres précisés dans la loi de finances 2018». D'autant plus que le président Bouteflika est intransigeant quand il s'agit de protéger les couches sociales défavorisées à travers le maintien des subventions. Pour le chef de l'Etat qui n'a pas cessé de rappeler ce préalable à chacune de ses interventions publique, le caractère social de l'Etat est un principe sacro-saint indiscutable. Abderrahmane Raouya a présenté un constat positif sur la situation économique du pays qui a connu, selon lui, une amélioration. Arguant ses propos, le ministre a avancé quelques indices, entre autres le déficit commercial qui a connu une baisse de 0,86 milliard de dollars à la fin du mois d'avril 2018 contre 3,88 milliards en 2017. Cette baisse a été enregistrée, explique-t-il, grâce au recul des importations de produits avec 4,8% contre une hausse des exportations des hydrocarbures de 17,8%. Il n'y a pas que ça. La moyenne du taux d'inflation a atteint 3,42% en avril dernier contre 7,23% en 2017. Le ministre a avancé également la hausse de la fiscalité pétrolière de 22,4% à la fin mars dernier pour atteindre 629,3 milliards de dinars contre 514 milliards en 2017. Abderrahmane Raouya a expliqué que la LFC 2018 va injecter un budget supplémentaire de 500 milliards de dinars pour relancer les projets d'investissements gelés. L'hôte des députés a défendu les dispositions qui ont soulevé de vives critiques, entre autres les articles 2 et 6. Au sujet de l'article 2 qui fixe une taxe entre 30% et 200% sur les importations des produits finis, le ministre a expliqué que l'objectif est de rééquilibrer la balance des paiements et la protection de la production nationale. «Il faut remarquer que les filiales de la production nationale souffrent d'une concurrence directe des importations extraordinaires dont certaines profitent des dispositions de soutien dans le pays où elles sont produites», a-t-il justifié. Selon lui, cette disposition «est inspirée des règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui permet à titre exceptionnel aux pays concernés de prendre les dispositions permettant de protéger leur production nationale contre les importations». Le ministre a également clarifié l'article 5 concernant la suppression de l'exonération de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui était appliquée aux «prix des biens produits entrant dans le cadre des activités naissantes», en jugeant qu'elle n'est plus efficace. «Cette exonération n'avait plus aucune raison d'être puisqu'elle n'avait plus d'utilité», a-t-il soutenu. Bien au contraire, il juge que cette taxe pourrait nuire à la santé financière des entreprises. «Ce cadre réglementaire pourrait également porter atteinte aux opérateurs économiques qui supportent la TVA lors de l'acquisition de leurs équipements sans pouvoir la récupérer puisque le produit est exonéré», a-t-il déclaré. Concernant l'article 6 vivement contesté par les députés, qui porte sur la TVA, le ministre a avancé que «cette disposition vise à rendre les véhicules produits en Algérie plus concurrentiels sur le prix comparé aux véhicules importés». L'article 6 stipule que les «exonérations de la TVA accordées en vertu des dispositions de l'article 61 de la loi de finances complémentaire pour 2009 et de l'article 18-2 de la loi n°16-09 du 3 août 2016 relative à la promotion de l'investissement au titre de la commercialisation des véhicules fabriqués localement, cesseront de produire leurs effets à compter de la promulgation de la présente loi». Par ailleurs, le projet prévoit, également, l'augmentation de 1,5% du taux de la taxe sur l'activité des distributeurs de cartes de recharges téléphoniques en faisant obligation à l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (Arpt) d'effectuer une déclaration annuelle sur le chiffre d'affaires réalisé par les principaux opérateurs de la distribution de gros des cartes de recharge en vue d'encourager les opérateurs téléphoniques à investir dans la distribution via le ooE-paiement et le paiement à distance, outre de renforcer les ressources financières de l'Etat. La LFC 2018 prévoit, en outre, l'annulation de l'article 94 de la loi de finances 2016 afin de permettre aux pouvoirs publics d'ajuster les niveaux d'amélioration du bénéfice sur les prêts bancaires, conformément à la spécificité de chaque secteur, y compris le secteur de l'agriculture. Les membres de l'APN poursuivent l'examen de ce projet qui sera soumis au vote le 28 juin prochain.