Pour son grand retour en Coupe du monde, le Sénégal a battu la Pologne 2-1, mardi à Moscou, dans le groupe H du Mondial 2018. Cette victoire, la première d'une équipe africaine en Russie, rend les Sénégalais heureux mais pas euphoriques, alors qu'ils doivent encore affronter le Japon puis la Colombie. De larges sourires mais pas de triomphalisme après ce succès. Le Sénégal a pourtant remporté son premier match de Coupe du monde, comme en 2002. «C'est énormément de joie. C'est une première pour tout le monde», sourit timidement le latéral gauche Youssouf Sabaly. «C'est vraiment un rêve, poursuit le milieu de terrain offensif Sadio Mané. On avait une belle équipe en face. On a quand même souffert. On a tenté de gérer. On a eu quelques occasions de marquer et on les a concrétisées. Je pense que ça a été la clé du match». Le défenseur Kalidou Koulibaly, impérial face à l'attaquant Robert Lewandowski, poursuit: «Ce qui a fait la différence c'est le fait qu'on a joué compact et qu'on a réussi à les mettre en difficulté. Malgré leur talent, on a réussi à réduire les espaces et à marquer deux buts à des moments clés du match. On a défendu tous ensemble, également. Ça montre le chemin à suivre pour aller loin durant cette compétition». Les «Lions de la Téranga» ont ouvert le score sur une frappe du milieu Idrissa Gueye déviée par le défenseur Thiago Rangel Cionek (37e). Puis, l'attaquant Mbaye Niang a doublé la mise en exploitant une mauvaise passe en retrait du milieu de terrain Grzegorz Krychowiak et une mésentente entre le défenseur Jacek Goralski et le gardien de but Wojciech Szczêsny (60e). Bien sûr, tout n'a pas été parfait, face à une équipe de Pologne pourtant pas toujours à son aise, malgré le large soutien du public. Les Polonais ont notamment réduit le score par Grzegorz Krychowiak, de la tête (86e), sur coup de pied arrêté. «On va retenir le meilleur, relativise toutefois le sélectionneur Aliou Cissé. C'est normal qu'il y ait eu des difficultés. On évolue au niveau international. C'est une Coupe du monde. Ce n'est pas un match de championnat ou une coupe d'Afrique. Je suis satisfait de mes joueurs et vraiment fier d'eux. Ils sont venus avec vraiment beaucoup de détermination. Ils ont beaucoup travaillé. Je crois que c'est une génération qui mérite vraiment beaucoup de reconnaissance et de respect». «On a mis l'ambiance dans le vestiaire. On a dansé pour fêter notre victoire. C'est normal parce qu'on a gagné, quand même!» lance Ismaïla Sarr. Mais l'ailier et ses partenaires ne préfèrent pas trop en faire alors qu'ils disputeront la première place du groupe H au Japon, le 24 juin à Ekaterinbourg, avant de défier la Colombie le 28 juin à Samara. «On va essayer d'aborder ces matchs comme le premier, conclut Youssouf Sabaly. Donc, il faut garder la tête sur les épaules et conserver une certaine sérénité».