Attendu de pied ferme par la presse, le secrétaire général du RND a la besace pleine de munitions. Un grand moment médiatique aura lieu, samedi prochain, à la Mutuelle générale des matériaux de construction de Zéralda (est d'Alger). Il mettra aux prises les journalistes de la presse nationale et le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia qui s'exprimera dans le cadre d'une conférence de presse pour clôturer la 5e session ordinaire de son parti, prévue aujourd'hui et demain. Attendu de pied ferme par la presse, Ahmed Ouyahia a la besace pleine de munitions. Une fois sur l'arène, Ouyahia est un vrai animal politique qui ne se dérobe pas. La recette n'a pas varié. Tribun au verbe aiguisé, il livrera, sans concession, son diagnostic à même d'éclairer l'opinion. Comme à son habitude il va osciller entre son statut de Premier ministre et celui de secrétaire général du RND pour s'attarder sur la loi de finances complémentaire. Une loi qui a fait couler beaucoup d'encre et suscité de chauds débats à l'Assemblée populaire nationale. Le président a demandé une deuxième lecture de cette LFC 2018, il a ensuite demandé l'annulation des taxes sur les documents administratifs biométriques avant que les députés annulent à leur tout l'article 6 portant une TVA de 19% pour les concessionnaires automobiles. Ouyahia explicitera ce cheminement atypique de la LFC et s'attardera avec beaucoup de pédagogie sur les directives du chef de l'Etat pour étouffer dans l'oeuf toute possible surenchère. Le Premier ministre aura à disserter sur la situation économique du pays, notamment le financement non conventionnel dont les derniers chiffres ont été rendus publics avant-hier par la Banque d'Algérie. Les organisations internationales ayant échafaudé les pires scenarii contre l'Algérie auront également leur part du gâteau. Elles sont nombreuses les ONG à prévoir le chaos en Algérie, une rengaine qu'elles ressassent inlassablement depuis le début du printemps arabe. A suivre leur analyse, l'Algérie est morte, il ne reste qu'une mise sous terre avant la pelletée de sable. Quant aux critiques parfois acerbes contre sa personne et ses positions sur certains sujets comme les terres agricoles, les subventions et l'appel à l'expertise des étrangers dont des anciens d'Algérie, elle ne sont à ses yeux que de banales querelles d'arrière-boutique. «Le seul souci de Ahmed Ouyahia est de gérer convenablement les affaires de l'Etat et d'assurer son bon fonctionnement», confie le porte-parole du RND, Seddik Chihab. Il ne s'agit pas en effet d'une partie de plaisir quand on affronte un défi qui consiste à faire redémarrer la machine économique, à consolider les bases de l'Etat et à galvaniser des énergies assoupies. Il faut de l'endurance et avoir une solide carapace. A l'évidence, toutes ces questions seront abordées à huis clos lors des travaux du conseil national du RND. Il sera également question de dresser le bilan de l'opération de restructuration engagée par le parti depuis plusieurs mois. La formation de Ouyahia sera également appelée à se préparer pour prendre part, en décembre prochain, au renouvellement de la moitié des membres du Sénat, ainsi qu'au renouvellement des instances et organes de l'Assemblée populaire nationale(APN), prévu avant la clôture de l'actuelle session parlementaire. La dernière intervention de Ahmed Ouyahia sous la casquette de Premier ministre, remonte au mois d'avril dernier. Sa dernière sortie publique, en tant que secrétaire général du parti, remonte à son meeting de Biskra, à l'occasion de la célébration du 21ème anniversaire de son parti.