Les armées syrienne et irakienne luttent contre Daesh Parmi les terroristes tués figurent un haut responsable «du ministère de la guerre» de l'EI, son adjoint, le «responsable militaire d'al-Jazira», nom donné à la région désertique qui s'étend entre la Syrie et l'Irak, un haut cadre chargé de la propagande et des médias, le «messager» (porte-parole) du chef de l'EI, Abou Bakr al Baghdadi, ainsi que le «chef de la police». A en croire le communiqué diffusé hier par le commandement conjoint des opérations militaires (JOC), à Baghdad, c'est une opération d'envergure que celle menée la veille par des F16 de l'armée de l'air irakienne contre des bases de repli du groupe autoproclamé Etat islamique à l'est de la Syrie. En effet, l'état-major irakien revendique l'élimination de 45 membres de Daesh, dont un bon nombre de responsables. Le fait que dans le communiqué, on mentionne jusqu'aux noms et qualités de ces chefs du groupe terroriste en dit long sur la qualité et l'efficacité de l'opération, menée à partir de «renseignements précis». Les Irakiens parlent de raids qui ont ciblé opportunément une réunion importante de chefs du groupe Etat islamique, dans la région de Hajine, opération lancée sur ordre du Premier ministre Haider al-Abadi, selon le commandement conjoint des opérations militaires. Les chefs terroristes tenaient leur réunion secrète dans trois habitations, reliées par un tunnel, lesquelles ont toutes étaient détruites, comme le précise le communiqué. Faisaient partie des terroristes tués un haut responsable «du ministère de la guerre» de Daesh, son adjoint, le «responsable militaire d'al-Jazira», nom de la région désertique qui s'étend entre la Syrie et l'Irak, un haut cadre chargé de la propagande et des médias, le «messager» (porte-parole) du chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, ainsi que le «chef de la police» du groupe extrémiste. Cette liste dressée par le JOC n'a pas encore été confirmée de manière irréfutable, aucune source autre qu'irakienne n'ayant dans l'immédiat confirmé son authenticité. Mais le fait que l'aviation irakienne ait mené sans discontinuer, depuis plus de deux mois déjà, de nombreux raids en territoire syrien, avec l'aval des autorités de Damas, plaide pour une véracité des informations, sachant que le 24 mai dernier, des F-16 irakiens avaient déjà effectué des raids spectaculaires sur un bâtiment et un dépôt d'explosifs dans cette même région de Hajine, située dans la province de Deir Ezzor, à une cinquantaine de km de la frontière syro-irakienne où se déroule un bras de fer entre l'armée régulière syrienne et les FDS kurdes soutenues et armées par la coalition internationale conduite par les Etats-Unis dont plusieurs milliers de soldats sont d'ailleurs présents sur le terrain. Depuis avril dernier, en effet, l'aviation irakienne ne cesse de multiplier les frappes aériennes sur ces zones en territoire syrien, tout au long de la frontière commune entre les deux pays, dont de larges pans ont été sous le contrôle de l'EI pendant au moins deux ans. C'est ainsi que Baghdad a pu révéler dernièrement l'envoi d'un certain nombre d'officiers du renseignement en Syrie qui, grâce à leur infiltration, sont parvenus à identifier puis capturé cinq hauts responsables de Daesh. Il faut se rappeler qu'en 2014, la déferlante du groupe terroriste lui avait permis de s'emparer d'un tiers du territoire irakien et d'une partie tout aussi importante du territoire syrien avant que la contre-offensive, née de l'intervention russe en octobre 2015, d'abord à Tartous, puis Hmeimim et enfin sur la majorité des fronts ouverts par l'armée syrienne, ne lui fasse barrage et ne sonne la fin de sa présence en ces pays. Baghdad a confirmé en décembre 2017 que Daesh était officiellement «vaincu» et qu'il était «chassé» de tous les centres urbains du pays. Mais les forces irakiennes poursuivent sans relâche des opérations, le long de la frontière poreuse et désertique avec la Syrie, où les terroristes conservent encore quelques poches, des éléments de Daesh s'efforçant de maintenir quelques résidus dans la région pétrolière de Deir Ezzor pourtant largement reprise par l'armée syrienne qui fait face aux FDS kurdes, soutenus par la coalition internationale et principalement par les Etats-Unis.