Tiferdoud, le plus haut village de la Kabylie, accueillera ce festival le plus populaire d'Algérie du 19 au 26 juin. Le festival itinérant Raconte-Arts continue ses tournées à travers la Kabylie. Cette année il s'installera au village le plus haut de la Kabylie, Tiferdoud, dans la wilaya de Tizi Ouzou, situé à 1197 mètres d'altitude. Fort de sa réputation qui l'a précédé aujourd'hui, moult jeunes entre amateurs et professionnels se bousculent au portillon pour se produire là-bas tant son ambiance chaleureuse et son hospitalité légendaire l'a marqué d'un saut indélébile. «Vous avez été nombreux à avoir émis le voeu de participer à la 15e édition du festival, en proposant des projets aussi intéressants les uns que les autres. La commission de sélection a eu du pain sur la planche. En effet, elle a eu à plancher sur un millier de demandes qui ont toutes fait l'objet d'étude et d'évaluation selon des critères objectifs.», peut-on lire sur la page Facebook de l'événement. Ils sont en effet nombreux, les artistes de différentes villes du pays à avoir été sélectionnés. Sur le tableau y afférent, on découvre des chanteurs, mais aussi des poètes, écrivains, des illustrateurs, des photographes, des musiciens, des cinéastes etc. En effet, ils sont des créateurs de différents bords qui feront le déplacement dans ce village de Tizi Ouzou. Ils viendront même de l'étranger. Car ce festival est devenu aujourd'hui de renommée internationale. Et comme le veut la tradition c'est l'artiste peintre plasticien Denis Martinez qui donnera le coup d'envoi de cette nouvelle édition. Il cèdera son pinceau à un membre du village qui commencera un dessin sur mur et que l'artiste continuera tout au long du festival. Créé en 2004 par Hacen Metref animateur culturel, conseiller pédagogique à la jeunesse et le plasticien Denis Martinez, cela fait des années maintenant et principalement durant l'été que des villages de Kabylie sont animés au rythme des activités culturelles en tous genres. Mais pas que, souvent des actions de citoyenneté liées à la protection de l'environnement sont initiées faisant impliquer incontestablement les habitants du village et de la Kabylie toute entière de façon à sensibiliser ces derniers à la chose culturelle et à la solidarité, surtout dans ces espaces isolés. Pour ce faire, différentes disciplines artistiques sont concoctées et ont trait au théâtre, la musique, le dessin, le conte, et bien d'autres, qui se déroulent à ciel ouvert au coeur du village. De la musique traditionnelle à la musique assistée par ordinateur, de la danse folklorique à la danse moderne, le propos de ce festival est l'ouverture sur l'Autre. L'on ne se cantonne par de perpétuer la tradition, mais à inculquer aussi de nouvelles valeurs, telles le partage, l'échange avec autrui pour plus de tolérance et d'altérité. Aussi, Raconte-Arts a ça de particulier, cette convivialité bon enfant que l'on trouve rarement ailleurs. Ce sont des centaines de personnes, faut-il le noter, qui le fréquentent. Raconte-Arts c'est un vrai pèlerinage socioculturel. L'on fait avec les moyens du bord. Les artistes participants, comme les voyageurs habitent chez l'habitant. Tout est fait pour que tout le monde se sente chez lui dans la joie et la bonne humeur. Ce n'est pas rien s'il est présenté comme étant un «Festival culturel international, citoyen et itinérant, chaque année Raconte-Arts est une exceptionnelle aventure humaine.». Avec Raconte-Arts les langues se délient et le bouche-à-oreille fait son chemin, à telle enseigne qu'on y vient de partout, y compris de Corse, de Liban et de Chine! Dans une interview, Hacène Metref, organisateur de cette manifestation, indique que dans «ce festival multidisciplinaire, on y croise du théâtre, de la chanson, de la peinture, les arts de la rue, des conférences-débats, etc.» et de souligner: «Au travers de ce festival, nous avons introduit des pratiques inexistantes dans la région, comme le cirque. Des artistes d'Algérie et d'Europe prennent part dans une ambiance conviviale aux animations. Il est question pour nous de favoriser la créativité et le brassage. Nous choisissons chaque année un village à même de prendre en charge pendant une semaine nos artistes sur le plan de l'hébergement, la restauration et l'organisation du festival. On dort et on mange chez les habitants du village de résidence. Quant à nous, nous nous occupons du festival en lui-même.» Voilà pour ce qui est de l'esprit de Raconte-Arts. Il paraît qu'il faut le vivre pour le croire. Y aller au moins une fois pour goûter à sa magie qui vous prend après durant plusieurs années sans relâche. Alors, aux curieux qui n'ont pas encore eu la chance ou l'occasion d'y faire un tour, qu'est-ce que vous attendez? Foncez!