«D'autres cadres subalternes des services de l'urbanisme et de la Conservation foncière dans d'autres wilayas interrogés par la gendarmerie.» Des prévenus dans l'affaire principale de la cocaïne et celle sous-jacentes passent aux aveux. L'un des frères du Kamel Chikhi dit «El-Boucher», également inculpé a nié son implication en quoi que ce soit dans l'affaire de sept quintaux de cocaïne ou dans les trois autres affaires qui se sont imbriquées les unes dans les autres. Il a déclaré au juge d'instruction près la 9e chambre du pôle pénal spécialisé d'Alger que «le seul rapport qui le lie à son frère est la location de ses chambres froides à ce dernier pour lui permettre de stocker la viande importée du Brésil». Des sources au fait de cette affaire, ont révélé que «le frère de l'accusé principal, M. Ch. a tenté de se laver les mains des pratiques suspectes de son frangin. Il a avancé devant le juge que «l'unique chose qu'il partage avec l'accusé principal(son frère) est le registre du commerce relatif à l'immobilier sur lequel est inscrit son nom en tant qu'associé». Son alibi est qu'il se bornait «à assurer le suivi des travaux de réalisation des constructions des projets immobiliers, loin de la paperasse et de l'obtention des permis de construire d'autant plus qu'il ne sait ni lire ni écrire...». Par conséquent, il a appuyé sur le fait que «les transactions immobilières et tout ce qui est lié aux dossiers administratifs relèvent du domaine réservé à son frère cadet K. Ch.». Lors des perquisitions effectuées au domicile de ce dernier, «une somme d'argent estimée à 3,8 milliards de centimes à été découverte». «Cet argent provenait de son activité de commerce de détail à travers ses multiples boucheries disséminées à travers la plupart des communes de la capitale», a-t-il justifié. Le frangin de K. Ch. est poursuivi pour des chefs d'inculpation de constitution, de conduite et de financement d'un groupe de malfaiteurs en vue de perpétrer des crimes organisés et transfrontaliers, d'acheminer depuis l'étranger des quantités importantes de drogue dure dans le but de les commercialiser. M. Ch. est également poursuivi dans le cadre d'autres affaires liées au blanchiment d'argent et au trafic d'influence, d'après les mêmes sources. Dans la déclaration de son patrimoine, il a avoué posséder une villa à Gué de Constantine, un appartement(F3) à Bab Ezzouar et des chambres froides à Zéralda. Dans le même contexte, «la section de recherche du Groupement de la Gendarmerie nationale de Bab-Jdid(Alger), a interrogé un nombre important de suspects, dont des cadres des services de l'urbanisme et de la Conservation foncière dans d'autres wilayas du pays, et ce, au titre du trafic d'influence dans le cadre de son activité de promoteur immobilier», a-t-on appris. La liste de ces mis en cause sera connue dans les prochains jours, indique-t-on encore. Pour rappel, à l'issue d'une longue audition qui a duré plus de 12 heures, le juge d'instruction de la 9e chambre du pôle pénal spécialisé d'Alger a ordonné, avant-hier, la mise sous mandat de dépôt de 11 cadres des services de l'urbanisme et de la Conservation foncière de plusieurs communes d'Alger et la remise en liberté de la chef de service de l'urbanisme de Kouba, placée auparavant sous contrôle judiciaire, et ce, dans le cadre de l'affaire des 701 kg de cocaïne saisis au port d'Oran fin mai dernier. Les mis en cause sont des chefs de service de l'urbanisme de Aïn Bénian, Draria, Hydra, Chéraga et Kouba. Il s'agit aussi des conservateurs fonciers de Hussein Dey et de Bouzaréah ainsi qu'une fonctionnaire de la Conservation foncière de Bouzaréah, deux contrôleurs de la Conservation foncière d'Hussein Dey et un architecte de la direction de l'urbanisme de la wilaya d'Alger. L'accusé principal, Kamel Chikhi, a été également auditionné, avant-hier, pour la seconde fois depuis l'éclatement de cette affaire. Ce dernier a comparu dans le cadre de l'affaire de trafic d'influence.