Une quantité importante de drogue dure a été dissimulée à l'intérieur d'un container se trouvant à l'intérieur d'un bateau battant pavillon libérien Louh a assuré que l'enquête «n'épargnera personne» quel que soit son statut. «La justice a ouvert des enquêtes sur trois autres affaires ayant découlé de la principale affaire.» Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, est revenu, hier à l'APN, à l'occasion de sa conférence de presse sur la genèse de l'affaire de 701 kg de cocaïne saisis le 29 mai dernier au port d'Oran. Le ministre a indiqué vouloir communiquer des informations sur cette affaire pour éclairer les lanternes de l'opinion publique, sans toutefois divulguer le secret de l'instruction. «Le 29 mai 2018, les gardes-côtes de la façade maritime d'Oran ont reçu une information de la part du ministère de la Défense, selon laquelle une quantité importante de drogue dure a été dissimulée à l'intérieur d'un container se trouvant à l'intérieur d'un bateau battant pavillon libérien en provenance du port de Valence en Espagne vers le port d'Oran», a-t-il rappelé.«Le procureur de la République d'Oran a ordonné aux services de la police judiciaire de diligenter une information judiciaire, suite à quoi, cette quantité a été saisie et une enquête a été ouverte», a-t-il poursuivi. «Durant l'enquête préliminaire il est constaté que tous les suspects résidaient dans la capitale et le siège social de l'entreprise importatrice de cette marchandise est également basée à Alger», a précisé le ministre. «Pour le bon déroulement de l'enquête, conformément au Code de procédures pénales, l'enquête a été transférée à Alger et confiée au procureur de la République du pôle judiciaire spécialisé du tribunal de Sidi M'hamed. Ce dernier a chargé la police judiciaire de la Gendarmerie nationale d'ouvrir une enquête préliminaire», a-t-il fait savoir. Durant cette enquête préliminaire qui a duré une semaine, les suspects à leur tête l'accusé principal, Kamel Chikhi, ont été arrêtés et présentés devant le procureur de la République spécialisé de Sidi M'hamed et cette affaire est renvoyée devant le juge d'instruction. Celui-ci a ordonné leur mise en détention provisoire. Louh a souligné que «sans l'ombre d'un doute, vu la quantité et la nature de la drogue saisie et sa provenance de l'étranger, il est clair qu'on a affaire à un réseau international». Par conséquent, poursuit-il «le parquet a ordonné l'envoi de commissions rogatoires internationales afin d'élucider cette affaire complexe aux multiples ramifications». Ces commissions se déplaceront notamment au Brésil d'où provient la cargaison du bateau battant pavillon libérien et en Espagne, où le navire la transportant a transité. Le ministre a assuré que «le juge d'instruction passera sous la loupe tous les détails et aspects se rapportant à cette affaire». Il a été précisé que seulement «six personnes» en lien direct avec l'affaire de la cocaïne ont été écrouées sur la base «de preuves tangibles». Evoquant la confusion médiatique concernant cette affaire, il a été expliqué que «lors des perquisitions ordonnées par le parquet dans le cadre de cette affaire, celle-ci ont abouti et révélé d'autres affaires totalement indépendantes de celle liée à la cocaïne». «Ces nouveaux faits sont détectés suite à l'étude et l'analyse opérées par l'Institut national de criminalistique et de criminologie (Incc) de Bouchaoui sur des appareils électroniques comme des téléphones portables et des caméras de surveillance de l'entreprise importatrice et d'autres endroits, saisis lors de ces perquisitions par la gendarmerie», d'après Tayeb Louh. De ce fait, «le parquet a ordonné d'ouvrir une autre enquête sur ces faits apparus en marge de la première enquête». «Des personnes et des fonctionnaires recevant des avantages de la part du suspect principal suite aux services rendus ou facilités en lien avec son activité de promotion immobilière, ont été ainsi confondus en flagrant délit après l'analyse de ces équipements», fait-il savoir. Dans le cadre de cette seconde affaire, liée à la corruption, un groupe de 12 personnes ont été placées en détention préventive. Il y a aussi une troisième affaire qui demeure au stade de l'enquête préliminaire. Il est question de 12 autres personnes, qui occupent des postes dans l'inspection foncière, les administrations de l'urbanisme et la Conservation foncière. Elles seront présentées à la fin de l'enquête, soit aujourd'hui ou demain devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed dans le cadre d'une troisième affaire. Ces derniers auraient reçu également des «avantages» de la part de l'accusé principal, Kamel Chikhi. Il existe une quatrième affaire liée au blanchiment d'argent, ordonnée par le parquet depuis des mois, a-t-il ajouté.