Les autorités centrales ont réellement mis le paquet pour sensibiliser les expatriés algériens. Les ressortissants algériens établis à l'étranger ont commencé dès hier matin à se prononcer sur le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le scrutin, qui s'étalera jusqu'à jeudi prochain pour la communauté algérienne, concerne 903.727 électeurs inscrits sur les listes électorales à l'étranger, en hausse de 28.313 électeurs par rapport à la présidentielle de 2004. Les services consulaires algériens ont mis à la disposition du corps électoral à l'étranger 300 bureaux de vote, encadrés par 113 centres de vote. Selon le ministère des Affaires étrangères, le nombre d'électeurs se répartit sur la France qui compte 761.753 électeurs, le reste de l'Europe avec 77.176 électeurs, le Maghreb (31.873), le Machrek (13.121), l'Afrique avec 2424 et Amérique, l'Asie et l'Océanie avec 17.380 électeurs. Au premier jour du vote, il a été constaté une affluence record dans l'ensemble des bureaux ouverts un peu partout dans le monde. Des observateurs n'ont en effet pas hésité à comparer le scrutin d'hier à celui de la présidentielle de 1995 où l'on avait enregistré un taux de participation fort appréciable. Le comportement électoral des Algériens établis à l'étranger avait, à l'époque, surpris l'ensemble de la communauté internationale, ce qui a permis d'améliorer un tant soit peu l'image du pays. Le vote des émigrés avait d'ailleurs largement participé à fermer la parenthèse de Sant'Egidio, puisqu'à l'époque, la présidentielle se jouait sur la solution à la crise politico-sécuritaire. L'engouement qu'avait suscité l'élection du premier magistrat du pays au sein de la communauté émigrée, a été suivie en Algérie par une participation massive des électeurs nationaux qui, sans doute encouragés par leurs compatriotes de l'étranger s'étaient rendus en masse aux bureau de vote. Hier donc, les observateurs ont fait le rapprochement entre les deux scrutins tellement l'affluence était importante. C'est là un départ très encourageant pour le 29 septembre, date de la tenue du référendum en Algérie. Ce succès n'est, en fait pas venu tout seul. Et pour cause, les autorité centrales ont réellement mis le paquet pour sensibiliser les expatriés algériens. Les représentations diplomatiques ont été mobilisés et plusieurs ministres de la République ont été appelés en renfort dans une campagne qui a été l'une des plus intenses que la communauté algérienne ait eu à vivre depuis l'indépendance du pays. Abdelkader Messahel, El-Hachemi Djiar, Amar Ghoul, Amar Saâdani et autres responsables nationaux ont sillonné le monde à la rencontre des électeurs pour leur expliquer le bien-fondé de la politique réconciliatrice prônée par le chef de l'Etat. Pour donner un maximum d'impact au déploiement à l'étranger des ministres, les pouvoirs publics ont actionné la lourde machine médiatique qu'est la télévision. De Washington au Caire en passant par Rabat, Tunis et Damas, les équipes de l'Entv ont tourné à plein régime. En fait, plus que la bataille politique, les pouvoirs publics ont mené une véritable «guerre» médiatique, en réponse à la «contre-campagne» menée par le biais des télévisions étrangères. L'Entv et ces deux chaînes satellitaires, Canal Algérie et A3, ont constitué «le bras armé» de la campagne référendaire à l'étranger. Et il faut admettre que les partisans du projet présidentiel ont réussi leur mission sur tous les tableaux. La communauté émigrée a été au rendez-vous de la charte pour la paix et la réconciliation nationale.