«Ceux qui veulent son départ porteront la responsabilité du futur désastre du football algérien». Il occupe depuis onze ans le poste de professeur et responsable des centres de Bruxelles (Belgique) à l'Ecole fédérale belge des entraîneurs, c'est tout simplement l'Algérien Saïd Haddouche qui nous parle de la situation du football algérien et surtout, de l'éventuel départ du président de la FAF, Mohamed Raouraoua. L'Expression: Que devient Saïd Haddouche qui s'est éclipsé depuis un bon bout de temps? S.Haddouche: Comme vous voyez, je suis toujours à la Fédération belge de football où j'occupe le poste de professeur à l'Ecole fédérale belge des entraîneurs. Mais soyez sûrs, je suis toujours à l'écoute de tout ce qui se passe dans mon pays. Donc vous savez que l'équipe nationale algérienne de football n'ira ni au mondial allemand ni à la CAN 2006, notamment après la cuisante défaite face au Nigeria (2/5) à Zabana? Malheureusement, oui, je le sais très bien, mais que voulez-vous, on récolte tout ce qu'on a semé auparavant. Maintenant ce qui est fait est fait, on doit tout oublier afin d'essayer de trouver les solutions adéquates pour sortir notre football de sa crise. D'après vous, quelles sont les raisons et les causes qui sont à l'origine de toutes ces débâcles? Tout simplement, le manque de lucidité, de rigueur et de sérieux. Autrement dit, le manque de compétences, car il faut un tout pour bâtir une grande équipe nationale. Et quelles sont les solutions adéquates selon vous? Ce qui est important, aujourd'hui pour notre football qui est malade, ce n'est pas la nationalité du thérapeute mais ses aptitudes à soigner. Les résultats positifs d'une équipe nationale sont un simple placebo et ne peuvent être considérés comme une thérapie. Donc, pour entraîner une équipe nationale, l'entraîneur doit posséder les compétences d'un football de haut niveau. Allons voir ce qui se fait ailleurs pour comprendre ce que les mots rigueur et protection du football veulent dire. Toujours dans ce même contexte, la FAF a engagé deux entraîneurs belges, à savoir Wasseige et Leekens qui n'ont d'ailleurs, rien apporté de nouveau selon un avis unanime, peut-on considérer ça comme l'une des causes de tout ce retard? A mon avis, ce n'était qu'une expérience, car d'autres nations plus fortes que nous ont, elles aussi, eu de telles expériences malheureuses, ça fait partie de la vie du football et ceux qui le connaissent vous le diront aussi. On arrive maintenant à un autre dossier qui a fait couler beaucoup d'encre ces dernier temps, celui concernant le départ du président de la FAF M.Mohamed Raouraoua; comment voyez-vous les choses? Toute fédération a pour objet d'organiser et de contrôler la pratique du football, alors il faut être idiot, ou partisan de quelqu'un, pour nier la qualité du travail au niveau de l'organisation et du contrôle qui a été fait par le bureau fédéral et par la Ligue nationale au cours de ces quatre dernières années. Ceci dit, le MJS, la FAF et la LNF doivent se réunir et décider une fois pour toutes, dans l'optique de développement, d'une stratégie commune dans l'intérêt du pays et non dans l'intérêt d'une institution. On comprend par là, que vous êtes contre le départ de Raouraoua, n'est-ce pas? Je vous réponds autrement: que pensent les dirigeants de clubs, les entraîneurs, les journalistes, les joueurs, les internationaux, et les arbitres? Moi, je peux vous affirmer que ceux qui veulent le départ de Raouraoua porteront la responsabilité du futur désastre du football algérien. Pour une fois depuis 40 ans, le football algérien est sur les rails et voilà qu'on veut tout remettre en cause. Franchement! Et si on vous demande de vous présenter comme candidat? Qu'on le veuille ou non, on a un très bon président et je considère sincèrement qu'il est meilleur que moi, alors pourquoi voudrais-je prendre sa place? Soyons rationnel, et faisons abstraction de nos sentiments partisans car c'est l'intérêt du football algérien qui est en jeu et non celui des hommes. Permettez-moi d'ajouter une chose. Allez-y. Si M.Raouraoua était si mauvais que ça, pourquoi les plus grandes instances footballistiques sollicitent ses services, à l'instar de la FIFA, la CAF et l'UAF? C'est vraiment du «no comment».