Il mène la réforme de la santé sur les deux plans : intérieur et extérieur. Le ministre de la Santé et de la Population, M.Abdelhamid Aberkane, effectue, à partir d'aujourd'hui, une visite de travail en Belgique, à l'invitation de M.Didier Gosuin, ministre du Commerce extérieur, de l'Environnement, de la Propriété publique et de la Conservation de la nature de la région Bruxelles, capitale. Le séjour du professeur en pays wallon prendra fin mercredi. Il aura, à la faveur de sa visite, l'occasion de rencontrer le corps médical algérien établi au royaume belge. Au lendemain d'importantes réformes qui ont touché le secteur de la santé publique en Algérie, M.Aberkane prend donc son bâton de pèlerin et va prêcher «la bonne parole» auprès de médecins algériens. Ces derniers seront sollicités dans une perspective d'encouragement au retour au pays. Une oeuvre de persuasion à laquelle s'attellera également notre ambassadeur en Belgique. Les blouses blanches vont ainsi recevoir du ministre les détails sur les réformes introduites récemment. Le but étant de mettre en exergue la contribution que pourraient apporter ces compétences en exil au système national de santé. C'est là un clin d'oeil à toute l'éminence grise algérienne à l'étranger où qu'elle se trouve, comme tient à le signaler le Dr Guemar du cabinet ministériel. Celui-ci accompagnera, d'ailleurs, le ministre dans son périple, au même titre que les représentants de direction de la planification et de la normalisation du ministère. La visite de M.Aberkane ne relève pas du hasard. Ce pays européen est un vivier de matière grise algérienne. Déjà en 1973, notre pays a formé des gestionnaires et des ingénieurs à l'université libre de Bruxelles. En 1987, vingt candidats ont bénéficié d'une bourse de formation pour une durée de deux ans. Vingt-cinq responsables de structures hospitalières, chargés de l'infrastructure et de l'équipement, viennent de bénéficier d'un stage de perfectionnement en Belgique. Quant au domaine de la maintenance biomédicale, trois ingénieurs biomédicaux belges ont été envoyés en Algérie pour une durée de deux ans afin de former des techniciens supérieurs en maintenance biomédicale. Outre la formation, les Belges se sont proposés pour l'assistance au développement de l'information sanitaire (évaluation des activités...). Pour sa part, l'Algérie proposera à la partie belge le développement de l'assistance et de la coopération médicale technique. A titre d'exemple, elle suggère la création d'un centre chirurgical pour enfants à Canastel (Oran) et le développement du partenariat hospitalier, jumelage entre établissements, tels le CHU d'Oran, l'Ecole nationale de santé publique de Louvin ou l'Institut national de santé publique (Insp) algériens et belges. M.Guemar évoque d'autres axes de coopération en rapport avec la stratégie d'évaluation de la situation épidémiologique du sida, la lutte contre la mortalité et la morbidité maternelle et périnatale, qui est l'une des priorités nationales actuellement, et enfin le renforcement des programmes de santé reproductive (protection de la santé de la mère). Une intense activité marquera donc cette visite de trois jours, au regard du programme établi par les deux parties. M.Aberkane aura, entre autres, une série d'entretiens avec les responsables belges. Outre M.Gosuin, le ministre aura à rencontrer Mme Magda Alvoet, ministre fédérale de la Santé, ainsi que M. Eddy Boutmans, secrétaire d'Etat à la coopération au développement. Il aura également à s'entretenir avec le ministre- président du gouvernement wallon (francophone), M.Jean-Claude Van Cauwenberghe. Il se réunira, par ailleurs, avec les responsables de l'interhospitalière régionale des infrastructures de soin (Iris) de la région, et se rendra dans plusieurs hôpitaux de la capitale et d'Anvers (nord du pays).