«Nous avons abordé ce sujet lors des débats et nous sommes arrivés à la conclusion que le gouvernement n'est pas prêt pour appliquer cette politique», a précisé le porte-parole du RND, Seddik Chihab. Seront-elles levées ou maintenues? La question des subventions revient de nouveau au centre de l'actualité politique pour enfler la polémique. Les versions officielles divergent et se succèdent durant ces derniers jours laissant l'opinion publique dans le flou total. Pourquoi remettre au goût du jour ce projet qui est toujours en cours d'étude? Le parti du Premier ministre Ahmed Ouyahia vient de recadrer le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya. Lors d'une réunion du bureau politique tenue samedi dernier, le parti a écarté la fin des subventions en 2019. «Nous avons abordé ce sujet lors des débats et nous sommes arrivés à la conclusion que le gouvernement n'est pas prêt pour appliquer cette politique», a précisé le porte-parole du parti. Contacté par nos soins, Seddik Chihab a rappelé que le RND était le premier parti à avoir plaidé pour la révision de la politique des subventions. «Le système des subventions doit être revu, c'est une nécessité», a-t-il insisté tout en précisant qu'il ne sera pas possible d'aller dans son application en 2019. Il explique que ce système nécessite de mettre en place des mécanismes et de préparer le terrain. «Des commissions sont en train de travailler et de collecter des statistiques au niveau des wilayas pour mettre en place un système efficace et juste», a -t-il clarifié. Seddik Chihab écarte l'existence d'une contradiction entre les ministres. «Il n'y a pas de contradiction, la nécessité de révision du système de subvention est soutenue par les responsables», rassure-t-il. Il estime que les technocrates et les politiques sont divisés juste par rapport au timing. Le message du secrétaire général du RND a été vite reçu par le ministre concerné. Via un communiqué rendu public, hier, par son département, Abderrahmane Raouya a tenu à clarifier ses propos. «S'il y a nécessité de revoir les dispositifs de soutien actuels, la révision ne sera pas précipitée et ne sera pas appliquée de manière systématique et indiscriminée», indique le communiqué du ministère. Autrement dit, le grand argentier du pays s'est ressaisi en rappelant «l'importance que les pouvoirs publics accordent à la préservation du pouvoir d'achat des catégories sociales les plus défavorisées et, dans cet ordre d'idées, les efforts que l'Etat consent chaque année, dans ce cadre, sur le plan budgétaire». S'agit-il d'une erreur ou d'une anticipation des événements? Surtout lorsqu'on sait que ce n'est pas la première fois qu'il jette un pavé dans la mare. Abderrahmane Raouya avait affirmé en février dernier à partir de Dubai la fin des subventions. Une déclaration qui a vite fait réagir le Premier ministre. En déplacement à Biskra, dans le cadre de la célébration du 21ème anniversaire du parti, le secrétaire général a écarté cette décision. «Les subventions de l'Etat aux prix des carburants, du lait et du pain ne seront pas levées», avait-il affirmé en soulignant que «quelconque déclaration s'agissant d'une levée de subvention est infondée». Quelques jours après, le ministre des Finances est revenu sur ses propos en précisant qu'il n'avait jamais déclaré que «l'aide de l'Etat va s'arrêter et que ses propos ont été mal interprétés». Lors de la présentation de la loi sur le règlement budgétaire 2015, a réaffirmé la volonté du gouvernement de «poursuivre les subventions» des produits de première nécessité. «La politique des subventions va se poursuivre normalement» a fait savoir Raouya. Or, cette fois-ci le ministre des Finances n'est pas le seul à s'exprimer sur la suppression des subventions. Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni lui a emboîté le pas en confortant la levée des subventions sur les produits, comme le carburant et l'électricité.