Le ministre des Finances, M. Abderrahmane Raouya, a apporté, hier, des clarifications au sujet de la levée des subventions sur l'électricité et les carburants à l'horizon de l'année 2019. L'annonce faite, il y'a une semaine, par le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya sur la levée des subventions sur les carburants et l'électricité a soulevé un tollé sur la scène politique et publique, critiquant cette décision, à savoir déjà présentée mais aussitôt écartée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Entre maintes déclarations, le dossier reste flou. L'Etat lèvera-t-il les subventions ou pas ? Pour éclairer la déclaration de Abderrahmane Raouya, le ministère des Finances a expliqué, hier, cité par l'Agence officielle, que «s'il y'a nécessité de revoir les dispositifs de soutien actuels, la révision ne sera pas précipitée et ne sera pas appliquée de manière systématique et indiscriminée», a-t-on noté. D'ailleurs, le ministère a rappelé que le premier responsable de ce département, à savoir Abderrahmane Raouya, lors de son passage à l'émission. «L'invité de la rédaction» de la Chaine lll, avait mis en avant «l'importance que les pouvoir publics accordent à la préservation du pouvoir d'achat des catégories sociales les plus défavorisées et, dans cet ordre d'idées, les efforts que l'Etat consent chaque année, dans ce cadre, sur le plan budgétaire». Ainsi, le soutien de l'Etat aux ménages et à l'économie a représenté, sur la période 2012-2016, une part de plus en plus élevée avoisinant 27% du PIB en moyenne. «L'analyse de la structure des subventions, à partir des résultats de l'Enquête-consommation effectuée, a montré que les subventions profitent plus aux catégories les plus nanties qu'aux catégories de bas revenus», a précisé le ministère. Dès lors, «ce mécanisme généralisé de subventions, outre son coût excessif pour la collectivité, ne répond plus aux objectifs de réduction des inégalités et de protection des populations les plus vulnérables», fait-il valoir. De ce fait, Abderrahmane Raouya n'écarte pas la levée de subventions mais explique la procédure à suivre, qui se fera d'une manière graduelle pour réviser la politique subventionnelle. A ce sujet, le ministère a confirmé «le besoin de réformer le système des prix qui s'impose comme un impératif économique. Toutefois, a-t-il dit, «s'il y a nécessité de revoir les dispositifs de soutien systématique en vigueur, la révision ne sera pas précipitée et ne sera pas appliquée de manière systématique et indiscriminée». Sur ce volet, il a ajouté encore que la procédure se fera par la suite d'un accord général, «aucune mesure ne sera mise en œuvre sans étude préalable et sans une large concertation», a-t-il assuré. En effet, l'objectif demeure «la protection des catégories sociales les plus nécessiteuses en explorant toutes les options qui permettent d'opérer des transferts ciblés au profit des ménages les plus vulnérables». Dans ce sens, le ministère a fait savoir que le soutien des produits énergétiques (électricité, gaz, carburants...) «absorbe 60% des ressources consacrées par les pouvoirs publics aux subventions qui ne passent pas par le budget de l'Etat, alors même que ce sont les catégories les plus favorisées qui en profitent le plus». C'est pourquoi, a-t-il souligné, «une révision éventuelle des prix concernerait d'abord ces produits (énergétiques) avec le souci constant de préserver le pouvoir d'achat des couches les plus démunies ». Pour rappel, les transferts sociaux ont atteint 1.625 milliards de dinars en 2017 contre 1.239 milliards de dinars en 2010. Ce montant a été porté à 1.760 milliards de dinars durant l'exercice 2018, en hausse de près de 8% par rapport à 2017. Le taux des transferts sociaux avait atteint 22,8% du budget général de l'Etat sur la période 2000-2004, puis 24,5% sur la période 2005-2009, puis 25% du budget de l'Etat en 2010-2015 et 23% entre 2016 et 2017.