Les prix du pétrole qui se sont affichés à la hausse, hier, près de 78 dollars à Londres, n'ont apparemment pas fini de grimper. La chute du baril n'aura vraisemblablement pas lieu. La volonté du président américain de voir les cours de l'or noir s'effondrer ne sera pas exaucée. «Viens de parler avec le roi Salmane d'Arabie saoudite et lui ai expliqué que, en raison des tensions et dysfonctionnements en Iran et au Venezuela, je demande que l'Arabie saoudite augmente la production de pétrole, peut-être de 2000.000 de barils, pour combler la différence» avait annoncé dans un tweet Donald Trump qui a ajouté: «Les prix sont trop élevés! Il est d'accord.» Non seulement les prix sont restés à un niveau élevé, mais il faut savoir que l'Arabie saoudite ne peut prendre une telle décision sans avoir l'aval des autres membres de l'Opep. Le ministre algérien de l'Energie est catégorique: «Les décisions ne peuvent être prises qu'unanimement, selon les statuts de l'organisation.» a assuré Mustapha Guitouni lors d'une conférence de presse, en marge d'une réunion avec les directeurs de distribution d'électricité, qui s'est tenue le 3 juillet. Quant à la décision des 24 pays membres de l'alliance Opep-hors Opep le 23 juin dernier à Vienne d'augmenter leur production de 1 million de barils par jour, elle ne devrait pas affecter l'accord de la diminution de leur offre de 1,8 million de barils par jour en vigueur jusqu'à la fin de l'année 2018. Cette hausse contribuera surtout à compenser le retrait de 2,8 millions de b/j provoqué ces derniers mois par les perturbations de la production du Venezuela, de la Libye et de l'Angola, et ne surtout pas compromettre près de deux années d'efforts qui ont permis aux cours de l'or noir de rebondir, enfin, à un niveau acceptable. Le marché ne doit en principe pas subir de déséquilibre qui puisse entraîner une dégringolade des prix. Ils se sont d'ailleurs affichés à la hausse hier, près de 78 dollars à Londres. Vers 13heures, à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 77,87 dollars sur l'Intercontinental Exchange de Londres, en hausse de 76 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de «light sweet crude» pour le contrat d'août se négociait à 73,74 dollars, reculant de 6 petits cents. «Le marché est très volatil alors que les acteurs cherchent à évaluer la perturbation que représenteront les sanctions américaines contre l'Iran», qui prendront effet en novembre en raison de la sortie des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, a expliqué David Madden, analyste chez CMC Markets. Malgré les pressions américaines et la hausse de l'offre Opep-non Opep, le baril ne craque pas. Il pourrait même se montrer plus «agressif» dans le cas où Riyadh répondrait favorablement au souhait du successeur de Barack Obama une éventualité qui aurait le soutien de Moscou qui ne le laisse pas transparaitre aussi clairement que les autorités saoudiennes. Les experts dressent le constat. «Nous prévoyons que les sanctions contre l'Iran vont faire disparaître entre 1 et 1,5 million de barils par jour du marché», ont estimé les analystes de Société Générale. Y aura- t-il des conséquences? «Si l'Arabie saoudite et la Russie tentent de compenser cette perte, ils tourneront à plein régime et seraient vulnérables en cas d'autres perturbations de l'offre mondiale.» ont-ils jugé. Une donnée objective devrait fausser les calculs du locataire de la Maison-Blanche. De quoi s'agit-il? «Il ne faut pas oublier que l'Arabie saoudite n'a pas promis de déployer la totalité de ses 2 millions de barils quotidiens, et que même s'ils le voulaient, il leur faudrait plusieurs mois pour produire à ce rythme», a indiqué Tamas Varga, La menace la plus sérieuse réside dans la production américaine qui pourrait progresser suite à l'augmentation du nombre de puits actifs aux Etats-Unis après s'être stabilisée depuis quelques semaines à un niveau record. Le «feuilleton de l'or noir» n'est pas près de connaître son épilogue.