Sur son compte Twitter, le président américain, Donald Trump, a annoncé que l'Arabie saoudite était disposée à augmenter le volume de sa production journalière de pétrole. "Je viens de parler au roi saoudien Salmane et j'ai demandé à l'Arabie saoudite de relever sa production pétrolière jusqu'à, peut-être, deux millions de barils pour compenser les pertes causées par les troubles et le dysfonctionnement en Iran et au Venezuela [...]. Il l'a accepté", a écrit le président américain. Dans le même temps, le communiqué diffusé par la partie saoudienne à l'issue de l'entretien entre les deux leaders ne porte aucune mention concernant l'éventuelle augmentation de la production pétrolière, rapporte Reuters. Ces déclarations de Donald Trump interviennent après une nouvelle envolée des cours du pétrole, vendredi. À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, dont c'est le dernier jour de cotation, a terminé à 79,44 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,59 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Cette envolée des prix est essentiellement portée par les inquiétudes sur l'offre d'or noir dans le monde. Pour rappel, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), suivie par son allié russe, avait annoncé une hausse modérée de la production pour justement stabiliser les prix du pétrole. L'accord obtenu, le 22 juin, sous pression du président américain qui avait accusé l'Opep de maintenir "artificiellement élevés" les prix du pétrole, devait permettre une augmentation de la production dans le but d'équilibrer le marché. Mais les choses ne semblent pas se dérouler comme prévu. Et c'est le même Donald Trump pour qui les prix sont "artificiellement élevés", qui pousse à faire monter les prix à travers ses exigences d'isoler Téhéran sur le plan pétrolier. L'attitude du président américain fait monter le risque de perturbations de l'offre, ce qui fait grimper les cours à court terme. Mardi, moins de quatre jours après que l'Opep et ses alliés, dont la Russie, avaient validé le principe d'une hausse de leur production de brut, Washington a refroidi le marché du pétrole en menaçant de sanctions tout pays recevant du brut iranien à partir de novembre. Un responsable du département d'Etat américain a ainsi déclaré à des journalistes que tous les pays se devaient d'arrêter totalement leurs importations de pétrole iranien d'ici au 4 novembre, s'ils veulent éviter les sanctions américaines. Ces déclarations ont eu un impact immédiat sur un marché pétrolier déjà tendu. Les analystes de BNP Paribas jugent que "malgré la décision de l'Opep et de ses partenaires, en comptant le nombre de barils qui seront probablement perdus en Libye ainsi qu'en Iran, avec les sanctions américaines, les prix devraient encore grimper dans les six prochains mois". Dans les prochains jours, les analystes estiment que les éléments-clés à observer vont être le rythme auquel l'Arabie saoudite et la Russie vont faire grimper leur production ainsi que l'ampleur des efforts effectués par les principaux importateurs de brut iranien dont la Chine, l'Inde et la Turquie, pour limiter leurs achats avant les sanctions américaines. Saïd Smati