S'exprimant lors d'un point de presse qu'il a tenu à l'issue de la réunion avec les élus d'Alger et les représentants des structures du parti, Djamel Ould Abbès a estimé que cette initiative est un non-événement. Il ne voit pas l'intérêt d'une telle démarche. Le secrétaire général du FLN a riposté aux appels lancés par le patron du Mouvement de la société pour la paix à une transition démocratique. S'exprimant lors d'un point de presse qu'il a tenu à l'issue de la réunion avec les élus d'Alger et les représentants des structures du parti, Djamel Ould Abbès a estimé que c'est un non-événement. «Est-ce que nous ne sommes pas en démocratie? s'est-il interrogé avant d'affirmer: «Nous ne sommes pas dans une république bananière.» Le patron du FLN a tenu à rappeler que le président Bouteflika est le ministre de la Défense nationale et chef suprême des Forces armées. Parlant toujours, dans ce sens, Ould Abbès a appelé la classe politique à laisser l'armée faire son travail. «Le vice-ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah était clair dans sa réponse en déclarant laissez l'armée tranquille''», a-t-il réitéré en guise d'appuyer ses propos. L'homme fort du parti majoritaire a soutenu que l'institution militaire a une mission précise, celle de veiller à la préservation de la stabilité du pays et la sécurité des frontières. Le débat sur l'implication de l'armée dans la vie politique, qui a fait l'objet d'une véritable polémique, revient au-devant de l'actualité à l'approche de la présidentielle de 2019. Ould Abbès explique cette manoeuvre politique par les ambitions de certains de prendre le pouvoir. Pour couper l'herbe sous les pieds des agitateurs, le patron de l'ex-parti unique a réitéré encore une fois l'appel du parti au président Bouteflika, l'invitant à poursuivre le processus de développement. «Je n'ai pas changé d'avis ni de position, je suis le plus fidèle au président de la République et pour le FLN c'est notre candidat favori», a-t-il affirmé sans ambages. Selon lui, le FLN soutient toute décision du président de la République. «S'il décide de se présenter nous le soutenons et s'il propose quelqu'un d'autre nous respecterons sa décision et nous allons l'appuyer», a-t-il précisé pour lever toute ambiguïté. Très sûr de lui, Ould Abbès écarte la reproduction du scénario de 2004. «Ceux qui s'agitent, le font dans le vide pour le FLN, il n'y a qu'un seul candidat qui est le président du parti», a-t-il martelé, en précisant que le parti ne vise en aucun cas à exercer la situation du monopole sur les autres partis. «Nous sommes égaux avec tous les partis qui soutiennent la candidature du président Bouteflika», a-t-il dit. Ould Abbès compte même sacrifier son congé pour mener d'ores et déjà la campagne de la présidentielle de 2019. Hier, et dans un communiqué rendu public les cadres du parti ont renouvelé leur appel au président de la République l'invitant à poursuivre sa démarche de construction. Par ailleurs, Ould Abbès est revenu sur son discours pour justifier le dernier changement du bureau politique. Pour lui, la décision est venue de la plus haute hiérarchie du pays et qu'il n'y a pas lieu de discuter ses choix. A ce propos, le patron du parti a déploré les manoeuvres menées par certains anciens responsables et qui veulent perturber le parti. En prévision du lancement de l'opération de restructuration du parti au niveau local, le secrétaire général multiplie ses appels à la base et aux cadres pour veiller au renforcement des rangs du parti. Sachant parfaitement que cette opération est source de véritables ennuis pour le parti, il tente d'éviter les divisions en écartant toute volonté de marginaliser tel ou tel cadre. «Il n'y aura ni marginalisation ni exclusion, l'opération de restructuration vise à élargir la base militante du parti», a-t-il assuré. Cependant, le secrétaire général a invité ses représentants au niveau local à laisser place à de nouveaux visages. «Faites ce que vous voulez, mais n'approchez pas la Présidence», a-t-il déclaré à leur adresse. Au sujet des rumeurs sur un éventuel remaniement, Ould Abbès a soutenu que cela relève des prérogatives du président de la République. Le conférencier a démenti l'existence de concertation autour de cette question. «Je n'ai pas été convié ni à la Présidence ni à Zéralda», a-t-il certifié, avant de conclure.