Le taux national de participation est de l'ordre de 79,76%, soit un total de 14.435.291 des suffrages exprimé Les chiffres révélés, hier, par le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Nouredine Yazid Zerhouni, parlent d'eux-mêmes. 97,36% des Algériens, qui se sont rendus aux urnes jeudi dernier, ont dit oui au projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le taux de participation, quant à lui, en comptabilisant la communauté émigrée, a atteint des records jamais égalés depuis 1962, date de l'indépendance de l'Algérie. Ils sont en tout 82,04% à avoir voté. Le taux national de participation est de l'ordre de 79,76%, soit un total de 14.435.291 des suffrages exprimés. Ils ne sont, par contre, que 2,64% à dire non au projet de réconciliation nationale, soit un total de 381.127. Une goutte d'eau dans l'océan du oui, ce qui renseigne apparemment sur tout l'intérêt qu'a accordé le citoyen à ce rendez-vous, particulièrement dans les régions touchées par le terrorisme. A Relizane par exemple, le taux de participation a atteint 97,39%. 99,32% des votants ont dit oui contre seulement 0,68% de non. Le taux le plus élevé qui s'est exprimé pour le oui a été enregistré dans la wilaya de Naâma avec 99,40% de oui pour un taux de participation de 97,19%. M.Nouredine Yazid Zerhouni, en rendant publics tous les chiffres, n'a pas caché sa satisfaction. Dans la traditionnelle conférence de presse animée par le ministre de l'Intérieur, au lendemain de chaque échéance électorale, M. Zerhouni a souligné, hier, que le taux très fort de participation renseigne clairement que le peuple est conscient des enjeux. Le ministre de l'Intérieur affirmera que le succès remporté par le oui prouve d'une manière retentissante que le peuple a confiance en son président et en les institutions de l'Etat. D'après M.Zerhouni, le taux record de participation s'explique par le retour de la confiance du citoyen dans le système électoral. «Les gens veulent une solution définitive et ils l'ont clairement signifié lors du référendum», a-t-il martelé devant les journalistes algériens et étrangers, qui sont venus en grand nombre couvrir l'événement. Le seul «écueil», explique le ministre de l'Intérieur, est la Kabylie où le vote a été empêché dans 17 communes. 11 à Béjaïa, 5 à Bouira et une commune à Tizi Ouzou. Dans cette région, le vote n'a pas eu lieu à travers 135 bureaux. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a affirmé, concernant justement les gens qui ont empêché le déroulement du scrutin en Kabylie, qu'ils seront poursuivis en justice. «Ils auront affaire à la justice», a souligné gravement M.Nouredine Yazid Zerhouni, en réponse aux journalistes qui s'interrogeaient sur le sort qui sera réservé aux instigateurs des violences qui ont émaillé le scrutin à Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira. Cependant, le ministre ne citera aucun nom ni aucune partie impliquée dans le saccage des bureaux de vote et l'empêchement du scrutin. Il dira seulement que si le taux de participation dans cette région est le plus faible par rapport aux autres wilayas, c'est parce que les gens avaient peur de faire les frais de la violence. Est-ce que, après cela, le dialogue entre le gouvernement et les archs sera interrompu ? Le ministre de l'Intérieur répondra que le dialogue continuera et qu'il n'y aura pas de rupture. Concernant la grève à laquelle avaient appelé, le jour du scrutin, les archs, M.Zerhouni affirmera qu'elle a été quasiment ignorée par la population de Kabylie. «Si ce n'était pas cette violence, les populations dans cette région se seraient rendues massivement aux urnes à l'instar des autres régions», dira M.Zerhouni. Sur la question du retour des responsables de l'ex-FIS sur la scène politique algérienne, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales renvoie toujours les journalistes à la lecture de la charte. D'après lui, la charte pour la paix et la réconciliation nationale est très claire là-dessus. Néanmoins, M.Zerhouni n'a pas pipé mot des futures lois qui vont être promulguées après que le chef de l'Etat a eu l'aval du peuple avec 97,36% de oui. Il confirmera par contre que la prochaine étape dans le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale sera de mettre sur pied des lois qui permettront, d'après lui, de mettre définitivement un terme à la crise. Le ministre se contentera de cela en martelant qu'il «faut arrêter de nous entretuer». En ce qui concerne les terroristes qui décideraient de déposer les armes, M.Zerhouni annoncera que l'Etat fera une étude au cas par cas. Enfin, concernant l'interdiction du parti Wafa, le ministre de l'Intérieur dira qu'elle est due aux responsables qui constituent ce parti. D'après M. Zerhouni, 60% des responsables de Wafa sont des membres fondateurs du FIS.