Belkhadem a estimé que l'opposition doit aussi s'exprimer dans les bureaux de vote. «La véritable opposition s'exprime par la suggestion d'alternatives succeptibles de faire sortir le pays de son marasme », clame le ministre d'Etat, représentant personnel du président Bouteflika, Abdelaziz Belkhadem, lors d'un point de presse improvisé jeudi au CIP. Une déclaration qui se veut une réplique à la question d'un journaliste qui évoquait une campagne «à sens unique» pour un oui à la réconciliation. L'orateur voulait aller plus loin dans ses déclarations, tentant de convaincre les représentants de la presse, et sur sa lancée, estime qu'il perçoit négativement que les «symboles de la révolution puissent diverger sur le principe de la paix». A contrario, «l'opposition est un signe de bonne santé politique», a-t-il dit. Avant d'ajouter que «ceux qui sont contre le projet de la charte pour la paix s'y opposent parce que l'initiative ne vient pas d'eux». Par ailleurs, il a souligné que «les partis d'opposition, représentés au Parlement, sont favorables au projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale même s'ils ont émis quelques réserves sur le texte». Abdelaziz Belkhadem ajoute que l'opposition doit aussi s'exprimer dans les bureaux de vote. Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) a annoncé que «l'enjeu politique du référendum s'articule autour du taux de participation», soulignant que la charte ne peut être qu'au profit de la société qui ne «cesse de réclamer sécurité et stabilité». Il a, dans la foulée, refusé toute hypothèse qui va dans le sens de présenter la charte sous l'aspect d'un moyen tendant à «consolider le pouvoir en place». Plutôt, a-t-il considéré, «une occasion pour participer dans la prise de décision». Quant à l'impact, éventuellement négatif sur le bon déroulement du scrutin dans la région de Kabylie, suite aux dernières déclarations du président de la République, refusant l'officialisation de tamazight, le représentant personnel de Bouteflika estime que «le référendum ne porte pas sur tamazight, mais il s'agit plutôt d'un scrutin pour un intérêt général». Un confrère interroge Belkhadem sur le taux de participation faible enregistré le matin en Kabylie. A cette question, le premier responsable de l'instance exécutive du FLN a indiqué que «la Kabylie est connue pour ses taux de participation faibles, mais il ne s'agit pas», a-t-il enchainé, «d'une réponse au boycott auquel ont appelé certains». Plus explicite le conférencier, d'un ton calme, continue son argumentaire en disant que «le référendum n'est pas une compétition entre partis politiques et le faible taux de participation en Kabylie ne veut pas dire que les citoyens de cette région sont contre la paix». L'Etat algérien négocie-t-il en position de force ou de faiblesse? Surpris, semble-t-il, par cette question «qui ne cesse de se répéter» selon lui, Belkhadem répliqua, tentant de ne plus céder le terrain aux «fausses interprétations», que «celui qui pardonne est toujours en position de force». Quant à ses rencontres à l'étranger avec certains des dirigeants de l'ex-Fis, le ministre d'Etat a confirmé cette hypothèse en annonçant de plus que plusieurs d'entre eux ont émis le voeu de rentrer en Algérie. Il a néanmoins refusé de parler des personnes «ayant revendiqué des attentats et étaient à l'origine de la crise», se contentant de dire que le texte de la charte «est clair et ne comporte aucune équivoque».