Le ministre de la Justice, garde des Sceaux Il annonce pour septembre, l'installation d'un groupe de soutien à la lutte contre la corruption! Au cours d'une cérémonie d'installation tenue jeudi après-midi à Tipasa, du nouveau procureur général, près la cour de Tipasa, Houssine Nacef, à laquelle ont assisté outre les autorités locales, la présidente de cour, le procureur général sortant, Brahim Kherrabi, le président du tribunal administratif de Tipasa et du commissaire d'Etat, Amar Benkharchi, Tayeb Louh, ministre de la Justice, garde des Sceaux a assisté à l'installation du nouveau procureur général. Face à Fatiha Boukorsa-Belksir assistée de Mohamed Bourenane et Djamila Benkhettou et Mahmoud Abba, procureur général, la jeune greffière prit acte. Puis, la présidente de la cour a invité le ministre à prononcer son discours de circonstance dans lequel, la réforme, la modernisation et l'effet d'annonce avaient pris une large place. C'est dans ce contexte que Louh, à l'aise, a d'abord rendu un vibrant hommage à Brahim Kherrabi pour les efforts déployés à la cour durant son séjour. Il a évoqué dans son important discours tenu devant un parterre de magistrats de la cour, outre ceux des autres cours du pays, via la visioconférence, la lutte sans merci contre la corruption en ajoutant: «Messieurs-dames, la surface dans laquelle se meut la magistrature avec droit et vérité, restera l'aire que limitera la Constitution et les lois de la République que les magistrats sont appelés à mettre en pratique. Des magistrats qualifiés, commandés par leur conscience professionnelle et leur loi de base. Le tout sous le contrôle du Conseil supérieur de la magistrature. Tout comme le devoir de réserve et des us et coutumes que les magistrats ne doivent en aucun cas perdre de vue!», a déclaré le ministre avant d'annoncer sur un ton devenu familier pour ceux qui le suivent depuis un certain temps: «Il y a un célèbre dicton qui dit «La moitié d'un médecin corrompt les corps et la moitié d'un savant, corrompt les religions. Laissez-moi me permettre de dire, aussi dans notre domaine que la moitié d'un magistrat, peut déformer le droit et gâcher l'équilibre!» Un tonnerre d'applaudissements accueille ces dictons d'actualité. Dans sa lancée, Louh ne s'arrêtera pas ici puisqu'après avoir rappelé que la réforme de Bouteflika, est venue à temps redresser de nombreuses déviations et de graves dérives, et que l'édification de l'Etat de droit se fera tôt ou tard, il déclare tout de go que «l'engagement à la réserve et les normes liées à cette noble fonction, empêcheront les magistrats de s'engager dans une interaction souvent déconnectée de la réalité et des enjeux réels, de continuer à traiter les différentes formes de criminalité et de garantir les droits et libertés. Dans ce contexte et conformément aux instructions de Son Excellence le président de la République, un petit groupe de travail sera formé début septembre pour réformer l'Office central de la répression de la corruption qui a été créé en 2006, afin de renforcer les mécanismes de lutte contre la corruption.» Un sentiment de satisfaction semblait voir l'assistance quitter la salle d'audience profondément réjouie d'avoir un ministre qui sait à quoi s'en tenir lorsqu'il s'adresse aux magistrats en employant les termes qu'il faut, au bon moment.