Selon les dernières informations sur les activités de la chaîne sportive qatarie, beIN Sports va mettre un terme à ses activités en Espagne à compter du 1er août 2018. Les abonnés ont été prévenus par courrier électronique de la fin de leur abonnement. Si aucune raison n'a été précisée par beIN Sports, la perte de droits TV majeurs sur ce territoire aurait conduit à l'abandon de l'opérateur. D'autre part, le marché de la télévision payante en Espagne n'est pas florissant, les Espagnols lui préférant largement la télévision gratuite, ce qui a été particulièrement vrai durant la Coupe du monde puisque moins de 30% des téléspectateurs espagnols ont suivi la compétition à travers une offre de télévision payante. Le piratage est aussi très actif en Espagne, ce qui n'arrange en rien les affaires des opérateurs de TV payante. Au moment où beIN Sports ferme en Espagne, elle s'impose en France. Et la dernière Coupe du monde de football permet à beIN Sports de poursuivre sa progression et d'atteindre les quatre millions d'abonnés. La performance du bouquet, présent en France depuis 2012, se traduit également en termes d'audience (à l'instar de TF1). Lors de la première semaine du tournoi de foot, il a dépassé plusieurs fois la barre du million de téléspectateurs sur des matchs qu'il diffusait en exclusivité. Le pic a été atteint sur Iran-Espagne, avec 1,3 million de personnes en moyenne. Des chiffres qui ne prennent pas en compte les retransmissions sur Internet (grâce au service en ligne beIN Connect) et dans les lieux communs, tels que les bars et les hôtels. BeIn Sports explique connaître une hausse «globale» de l'audience de 45% par rapport à la Coupe du monde de 2014 et de 34% par rapport à l'Euro 2016. Avec quatre millions d'abonnés, le bouquet sportif n'est plus très loin, en volume, de Canal+ qui compte un peu moins de cinq millions de clients autodistribués (sans Free et Orange). Pour beIN Sports, l'enjeu est désormais de garder ses abonnés, qui souscrivent à des offres sans engagement, après la fin de la Coupe du monde. Le défi sera d'autant plus difficile à relever que beIN Sports sera privé à la rentrée des deux grandes compétitions européennes de football, la Ligue des champions et l'Europa League. Ces droits passeront alors dans l'escarcelle de RMC Sport (ex-SFR Sport), le bouquet sportif du groupe Altice (propriétaire de Libération), en attendant l'arrivée en 2020 de l'espagnol Mediapro qui vient, lui, de rafler l'essentiel des droits de la Ligue 1. L'objectif c'est de garder la France et se débarrasser des pays qui pèsent, comme l'Espagne et les Etats-Unis. Le groupe qatari n'a pas hésité à fermer des pays comme le Maghreb pour protéger sa notoriété et surtout adresser un message aux partisans du piratage numérique. [email protected]