Absence de signes avant-coureurs d'une hyperinflation Toutes les prévisions sur la croissance quasi nulle, l'inflation à deux chiffres, l'explosion du chômage se sont révélées sans fondement. Quelques jours après des rapports «au vitriol» du FMI et de la Coface, l'ONS rend publics les chiffres de l'inflation en Algérie. Les inquiétudes exprimées par le Fonds monétaire international et l'assureur français sur la dérive inflationniste ne sont pas vérifiées, bien au contraire. Et pour cause, l'évolution de l'indice des prix en rythme annuel s'est établi, jusqu'à juin dernier, à 4,6%. Cette proportion est sans commune mesure avec ce que prévoient les deux organismes en matière de cet important indice macroéconomique. Dans leurs derniers rapports, le FMI comme la Coface disaient craindre une forte poussée inflationniste. Ils ont lié cette prévision, pour le moins, pessimiste avec l'adoption par le gouvernement du financement non conventionnel. Le chiffre de l'inflation vient les contredire, comme cela a été déjà le cas au tout début de l'année en cours. Il y a lieu de rappeler, à ce propos, que l'alerte lancée par le FMI ne date pas de la semaine dernière. L'institution de Bretton Woods qui, à partir de 2014, criait à la catastrophe économique en Algérie et préconisait le recours à l'endettement extérieur, n'avait pas apprécié la décision de l'Exécutif d'éviter pareille solution, au plus fort de la crise, en février 2017. A cette époque, les prix du pétrole n'excédaient pas les 55 dollars, le Fonds de régulation des recettes s'était vidé, les réserves de changes baissaient dangereusement et les déficits dépassaient l'entendement, la balance des paiements enregistrait un manque à gagner de près de 30 milliards de dollars. Le tableau n'était pas reluisant, mais l'Algérie n'avait pas dit son dernier mot. Le recours à l'endettement était une voie «toute tracée» pour le pays et, le FMI dans ses rapports de l'époque, tentait de convaincre les décideurs algériens du caractère incontournable de pareille solution. Mais le poids des déficits était tel qu'un endettement sur le marché international sonnait déjà comme «un retour à la case départ». L'option de l'endettement intérieur a donc été préconisé par le président de la République pour éviter le scénario des années 90. Sitôt validé par le Parlement, le financement non conventionnel s'est vu descendre en flammes, par le Fonds monétaire international, au motif, disent ses rapports, que cette démarche comporte de graves risques inflationnistes. Relayé par plusieurs voix en Algérie, le discours du FMI annonçait la catastrophe pour le premier mois de l'entrée en vigueur de la loi de finances 2018. Mais toutes les prévisions sur la croissance quasi nulle, l'inflation à deux chiffres, l'explosion du chômage s'étaient révélées sans fondement. L'économie continuait à croître, le chômage se maintenait au niveau de 2015-2016, autour de 11% et l'inflation, de mois en mois, restait à des niveaux très acceptables à un peu plus de 4%, moins problématique que celle des pays émergents, à l'image de la Turquie, qui pointait à plus de 12%. De fait, le financement non conventionnel, qui a permis la relance des investissements et une baisse du chômage, n'a pas perturbé les principaux indicateurs macroéconomiques du pays. Cette évidente réalité que le FMI reconnaît dans ses rapports ne semble pas l'agréer pour autant puisqu'il n'a de cesse, de toujours pointer un doigt vers un futur proche qu'il imagine très sombre pour le pays. Son dernier rapport où il annonce presque un effondrement socio-économique du pays s'appuie toujours et encore sur le financement non conventionnel qu'il qualifie d'erreur majeure. Il aurait souhaité que l'Algérie emprunte en dollars l'équivalent de ce qui a été injecté en dinars dans l'économie nationale. Il aurait été stupide pour le gouvernement d'aller dans le sens du FMI, prendre le risque d'un endettement, au moment où tous ses indicateurs financiers ne sont pas au rouge, bien au contraire. Et le risque de l'hyperinflation que l'institution de Bretton Woods et autres experts agitent comme un épouvantail ne trouve pas une explication sur le terrain, puisqu'en voyant le rythme d'évolution mensuel, l'on constate que le risque n'est même pas d'actualité. Et pour cause, l'ONS souligne dans son rapport que «la variation mensuelle des prix à la consommation, c'est-à-dire l'évolution de l'indice du mois de juin 2018 par rapport à celui du mois de mai 2018, elle, a augmenté de 1,1%.» Lorsque les indices des prix évoluent à ce rythme mensuel, l'on est obligé de reconnaître l'absence de signes avant-coureurs d'une hyperinflation. Il est donc clair que le choix de l'Algérie aura été le meilleur pour l'économie et la société.