«L'armée ne peut être le souffre-douleur de certains incapables, ni l'arbre qui couvre la forêt de leur impuissance» Le général Gaïd Salah avertit: «L'ANP est une armée qui ne permettra aucun dépassement (...)» L'armée a torpillé l'initiative de Makri. Et de manière définitive. Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'ANP, en décidant de répondre à l'appel lancé par le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) à l'institution militaire pour accompagner une période de transition, a choisi des termes clairs qui ne prêtent à aucune ambiguïté. «L'armée ne peut en aucun cas être mêlée aux enchevêtrements des partis et des politiques», a déclaré le général de corps d'armée pour exprimer un niet catégorique au projet du parti islamiste. Le général a fait ensuite dans la pédagogie en rappelant au chef du parti politique, considéré pourtant comme un homme aguerri et expérimenté, les missions constitutionnelles de l'armée desquelles «elle ne s'écartera jamais». «J'avais auparavant souligné et clarifié, avec insistance, à maintes occasions, que l'Armée nationale populaire est une armée qui connaît ses limites, voire le cadre de ses missions constitutionnelles, qui ne peut en aucun cas être mêlée aux enchevêtrements des partis et des politiques, ou s'être immiscée dans des conflits qui ne la concernent ni de près ni de loin», a expliqué Ahmed Gaïd Salah, lors de la cérémonie en l'honneur des meilleurs lauréats des cadets de la nation au baccalauréat 2018. Le général a continué à faire sa leçon en expliquant le rôle effectif que doit jouer une formation politique, notamment à la veille d'une importante échéance électorale. C'était là une manière pour le général de démontrer à Abderrezzak Makri qu'il s'était non seulement éloigné du chemin de la politique mais manquait également de performances dans ce domaine. «L'une des mauvaises pratiques, voire étranges, irrationnelles et inacceptables, à la veille de chaque rendez-vous électoral, que ce soit pour l'APN, pour les APC et les APW, ou même pour l'élection présidentielle, je dis, à la veille de ces importants scrutins nationaux, et au lieu d'essayer de se rapprocher du citoyen en conférant davantage d'importance à ses préoccupations, quelques personnes et certaines parties s'éloignent volontairement de l'exercice politique», a expliciter Gaïd Salah, ajoutant que «la politique est l'aptitude à s'adapter aux réalités du quotidien, l'aptitude se veut être la bonne gestion des exigences de l'intérêt national et les impératifs de leur réalisation, ce qui nécessite un haut niveau de performance politique en toutes conditions et circonstances.» Sèchement, Gaïd Salah va encore rappeler à ceux qui «s'autoproclament parrains de l'ANP, voire son porte-parole» que ces derniers «omettent ou négligent volontairement, le fait que l'ANP est une armée du peuple algérien». Plus virulentes sont encore les paroles du général qui tient à ce rappel à l'ordre «que tout le monde sache qu'il n'est autre tuteur pour l'ANP, digne héritière de l'ALN, que les orientations de Son Excellence le président de la République. Une armée qui veille (...) et travaille avec persévérance, conformément aux lois de la République et aux dispositions de la Constitution algérienne». Après la leçon pédagogique et le rappel à l'ordre, le général Gaïd Salah ne va pas terminer son cours sans un avertissement adressé, non seulement à Makri, mais à tous ceux qui fantasment sur la participation de l'ANP pour mettre sur pied un «putsch» aussi déguisé qu'il puisse être sous l'appellation d'«une période de transition» ou toute autre appellation. «L'ANP est une armée qui puise dans les valeurs de Novembre, dont la conduite est fondée sur des principes (...) Une aArmée qui ne permettra aucun dépassement engendrant le désordre, et ne permettra pas de trouble qui pourrait être envisagé par certaines parties prêtes à mettre l'Algérie en danger pour arriver à leurs fins ou pour sauvegarder ou réaliser leurs intérêts personnels abjects», avertit le général avant de faire le serment «devant Allah Le Tout-Puissant, devant les âmes des chouhada, et devant l'ensemble du peuple algérien, que l'Algérie se trouve entre de bonnes mains, des mains qui prennent soin du legs et qui perpétuent le serment (...) L'Algérie «n'est pas une arène de combat ou une piste de course pour qui voudrait récolter des trophées et réaliser d'infâmes profits personnels et individuels». Et de conclure: «L'armée ne peut être le souffre-douleur de certains incapables, ni l'arbre qui couvre la forêt de leur impuissance.»