Des mesures d'accompagnement sont déjà effectives dont, notamment le rééchelonnement de la dette et l'annulation des pénalités de retard. Rééchelonnement oui, mais pas d'annulation. La réponse de l'Etat à la demande d'effacement des dettes des jeunes entrepreneurs bénéficiaires de crédits de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej) est claire. Elle vient d'être répétée encore une fois par le ministre du Travail Mourad Zemali. Ce dernier a indiqué hier à Boumerdès: «Je le dis clairement, l'effacement de cette dette n'est pas à l'ordre du jour, car c'est une opération contraire à l'esprit de l'entrepreneuriat, d'autant plus que nous voulons former une génération responsable, ayant cet esprit.» Le ministre, et dans une déclaration à la presse en marge d'une visite de travail dans la wilaya, a expliqué que «les jeunes promoteurs peuvent rencontrer des difficultés lors de leurs premières expériences en matière d'entrepreneuriat, chose qui se passe dans tous les pays du monde (...). Il n'est pas raisonnable d'effacer les dettes de toutes les entreprises qui ont échoué ou qui se trouvent surendettées». Zemali a rappelé à ce propos qu'il existe des mesures d'accompagnement au profit des jeunes entrepreneurs qui ont rencontré des difficultés dont notamment «le rééchelonnement de la dette et l'annulation des pénalités de retard». Il est aussi possible de recourir au Fonds de garantie qui assure l'indemnisation des pertes avec la banque et récupère les équipements de production afin de les vendre aux enchères. Il y a lieu de préciser que la question concernant le remboursement des dettes des jeunes promoteurs bénéficiaires de crédits dans le cadre de l'Ansej ou encore de la Cnac, a été posée à plusieurs reprises. Et à chaque fois, le gouvernement intervenait pour retarder le paiement en accordant des délais supplémentaires aux concernés. D'ailleurs, l'Etat a procédé, cette année, au rééchelonnement des dettes des jeunes promoteurs et à l'annulation des pénalités de retard. A l'Ansej plus de 1000 demandes de rééchelonnement ont été traitées et c'est pas moins de 450 dossiers qui ont été reçus par la Cnac dans le même cadre. Mais il semble bien que les jeunes promoteurs attendent un plus grand geste de l'Etat, à savoir l'effacement total des dettes. D'ailleurs, ces derniers ont créé un collectif des promoteurs Ansej, Cnac et Angem et ont organisé des marches et autres mouvements de protestation pour demander l'effacement de leurs dettes. Ils ont demandé également «le rachat de leurs dettes bancaires par le Trésor public au profit des dispositifs Ansej, Cnac et Angem et l'instauration d'un environnement de travail favorable, notamment l'accès aux marchés publics et la régulation de la sous-traitance, d'établir un régime fiscal propre à la microentreprise ainsi que l'accès au foncier».