Le collectif d'appui à la microentreprise de la wilaya de Tizi Ouzou, regroupant de promoteurs d'entreprises créées dans le cadre des dispositifs d'aide à la création d'emplois, a appelé à un rassemblement pour ce lundi 17 juillet devant la direction locale de l'ANSEJ, afin interpeller les pouvoirs publics sur les nombreux problèmes que vivent leurs entreprises. Dans un appel placardé un peu partout à travers les villes et villages de la wilaya, le collectif d'appui à la microentreprise (CAME) de Tizi Ouzou, créé dans le cadre des dispositifs ANSEJ, CNAC et ANGEM, a décidé d'observer ce rassemblement devant la direction de wilaya de l'ANSEJ sise au boulevard Abane-Ramdane au centre ville de Tizi Ouzou de 07h30 jusqu'à 12h30, pour réclamer «une amnistie générale» en faveur de tous les promoteurs ANSEJ, CNAC et ANGEM, et dénoncer la dernière décision du gouvernement concernant le rééchelonnement des dettes des jeunes promoteurs. Il s'agit aussi de protester contre «l'environnement de travail jugé défavorable» et contre «les charges fiscales et parafiscales» qui grèvent les caisses des entreprises. Ce n'est pas la première fois que le collectif en question qui regroupe plus de 1 800 entreprises réparties à travers le territoire de la wilaya, organise ce genre d'actions pour réclamer la prise en charge de ses revendications, maintes fois exprimées à travers de nombreuses actions de rue, dont la plus spectaculaire a été cette marche-escargot organisée en 2015 depuis la localité de Oued Aïssi jusqu'à la ville de Tadmaït, et qui a vu des centaines de promoteurs bloquer la circulation avec leurs véhicules et engins, acquis dans le cadre du dispositif l'aide à l'emploi des jeunes. En plus des sit-in devant les différentes agences bancaires de la wilaya, en guise de soutien pour leurs camarades visés par des actions de saisie de leurs matériels acquis dans le cadre ANSEJ, CANC ou ANGEM, pour non-payement des dettes, le collectif d'appui à la microentreprise ne rate pas l'occasion de sortir dans la rue pour réitérer leur principale revendication, à savoir : «une amnistie générale» en faveur de l'ensemble de promoteurs sans distinction. C'est d'ailleurs dans le but de faire entendre leurs voix sur cette question que les jeunes entrepreneurs ont décidé de tenir ce rassemblement devant le siège de l'ANSEJ. Un rassemblement qui intervient quelques jours seulement après la sortie du nouveau ministre du Travail, de l'Emploie et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, qui avait annoncé que le gouvernement qui compte aider les jeunes promoteurs à rééchelonner leurs dettes n'envisage aucunement d'accorder un effacement de ces dettes. Pour le représentant du gouvernement, «les mesures prises au profit de certains jeunes entrepreneurs ayant bénéficié du soutien des dispositifs publics pour créer des microentreprises et qui ont rencontré des difficultés par la suite bénéficieront d'un rééchelonnement des dettes contractées pour la réalisation de leurs projets», a expliqué le ministre dans une déclaration à la presse, en marge de la réunion nationale des directeurs des organes de l'ANSEJ et de la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC). Il a souligné qu'il ne s'agit pas d'un effacement de la dette, une mesure «à l'encontre des principes d'entrepreneuriat et de l'esprit d'autonomie», selon lui. Le ministre a affirmé à ce propos qu'un grand nombre de jeunes entrepreneurs se sont acquittés des crédits qui leur ont été alloués dans le cadre de la création des microentreprises, soulignant que 60% des crédits remboursés en 2016 ont été exploités pour le financement de nouveaux projets. M. Zemali a rappelé que des mesures d'accompagnement sont prévues pour l'application des dispositions d'un article du code des marchés publics qui prévoit de consacrer 20% de la commande publique locale au profit des microentreprises créées dans le cadre des dispositifs publics, afin d'assurer leur pérennité. Une déclaration qui n'a semble-t-il pas satisfait le collectif d'appui à la microentreprise de la wilaya de Tizi Ouzou, qui n'a pas tardé à réagir à travers la tenue de ce rassemblement devant la direction de wilaya de l'ANSEJ, pour réclamer du gouvernement l'effacement des dettes des entreprises à travers une amnistie générale.