Le but visé par le ministère de l'Industrie et des Mines à travers cette opération est en premier lieu la revalorisation de la filière cuir. Si le commerce des peaux de moutons avait par le passé, été caractérisé par une certaine dynamique, celle-ci s'est vite tarie au fil de ces dernières années. Et pourtant, les avantages qu'offre le marché de la collecte des enveloppes de ces bêtes fourmillent. Chose qu'ignore une bonne partie de la population. Afin justement d'inciter les citoyens à prendre conscience de l'importance d'impulser ce commerce, le ministère de l'Industrie et des Mines a annoncé le lancement d'une campagne de collecte des peaux d'ovins, de bovins et de caprins, issues de l'abattage des moutons de l'Aïd El Adha. Le but visé est en premier lieu, la revalorisation de la filière cuir. Le département de l'industrie a précisé dans un communiqué qu'il s'agit de collecter les peaux des bêtes sacrifiées avant de les remettre aux tanneries «pour leur valorisation et utilisation dans l'industrie du cuir, une filière à fort potentiel à l'export». Il est ainsi spécifié qu'on prévoit la collecte de pas moins de 800 000 peaux sur un total de plus de 4 millions d'animaux qui doivent être sacrifiés durant l'Aïd El Adha de cette année. Il est vrai qu'aujourd'hui, rares sont les personnes qui gardent les peaux des moutons après avoir accompli le sacrifice de l'Aïd. Certains les laissent traîner dans leurs cours des semaines durant, sans savoir quoi en faire. D'autres se contentent de les jeter, ignorant qu'ils dépensent par la même occasion des sommes d'argent importantes. Mais pas que ça, car cela vaut aussi pour l'économie du pays qui accuse à son tour de sérieuses pertes financières. La Fédération nationale des textiles et du cuir avait fait état en 2017, d'une perte économique estimée chaque année, après cette fête, à pas moins de 5 millions de dollars (60 milliards de centimes). Cela, à côté des milliers de centaines de dollars qui sont perdus durant toute l'année, avait-on indiqué. Il y a encore lieu de signaler que l'impact de ce phénomène, devenu courant, se répercute négativement sur l'exploitation du secteur du textile. L'industrie du cuir ne demande qu'à être développée. Aussi, des spécialistes ont fait savoir qu'il est tout à fait possible d'exporter les peaux des bêtes sacrifiées après l'Aïd vers des pays méditerranéens et asiatiques connus pour avoir une empreinte importante dans le développement du marché du cuir. Par ailleurs, les commerçants les plus avisés se sont saisis de l'occasion, car pour eux, c'est plus qu'une aubaine de trouver des peaux de moutons dans les rues ou parfois même dans les poubelles, pour pouvoir ensuite les écouler auprès des tanneries, à des prix intéressants. D'un autre côté, de plus en plus d'organisations caritatives voient en la récupération des enveloppes de moutons une manière d'aider les plus démunis à acquérir par exemple des médicaments pour les malades. En ce qui concerne la campagne de collecte de 800 000 peaux de moutons, le ministère de l'Industrie et des Mines a précisé que «six wilayas pilotes, que sont Alger, Oran, Constantine, Jijel, Sétif et Batna, ont été choisies pour cette première campagne qui sera étendue au reste des wilayas à partir de l'année prochaine». S'agissant des espaces aménagés pour le déroulement de cette opération, on signale que «des sites réservés à l'abattage des bêtes et au stockage des peaux seront aménagés dans chacune de ces wilayas, en plus du reste des abattoirs qui seront mobilisés durant les deux jours de l'Aïd». Par ailleurs, Le même département a signalé que des comités de wilayas, installés par les walis et pilotés par les directeurs de l'industrie et des mines, ont entamé les préparatifs de cette campagne à travers l'identification des sites de collecte et d'entreposage des peaux.