Le plus vieux parti d'opposition tient à son projet de consensus Encore et plus que jamais, le FFS tient à sa proposition politique de consensus national. Ce qui n'est pas évident ces dernières semaines avec la multiplication des initiatives. Dans le cadre de la commémoration du 62ème anniversaire du congrès de la Soummam, le Front des forces socialistes (FFS) organise un meeting populaire samedi 11 août 2018 à 10 heures, et ce, à la salle de cinéma «Le Maghreb» de la ville de Draâ el Mizan. Cette manifestation qui se tient donc dans un contexte qui connaît une multitude d'initiatives politiques est organisée sous le slogan «Pour la reconstruction d'un consensus national». Selon la direction du plus vieux parti de l'opposition, cette rencontre avec la population sera animée par Ali Laskri et Mohamed Hadj Djilani, respectivement membre de l'instance présidentielle et premier secrétaire national du parti. En fait, le FFS, en marquant cette date phare de l'histoire de l'Algérie contemporaine est tout à fait dans sa logique car le parti, même du temps de feu Hocine Ait Ahmed, n'a jamais raté de célébrer un évènement qui a été derrière la libération du pays du joug colonial. Aussi, la direction actuelle tient profondément à marquer de sa présence non seulement cette date histoire, mais aussi exprimer sa présence en cette conjoncture que connaît le pays. Comme il a été rappelé par le bureau fédéral de Tizi Ouzou, le FFS profitera de cette date pour réaffirmer son attachement indéfectible à son initiative de reconstitution d'un consensus national. Le parti qui a connu des tumultes dans ses structures à tous les niveaux compte aussi rappeler qu'aucune force ne peut déstabiliser le FFS qui a été immunisé contre ces coups de l'intérieur et de l'extérieur. L'organisation de cette rencontre rappelle aussi que le parti ne s'est jamais détaché de sa base militante, encore moins de la population. C'est l'un des rares partis en effet à organiser encore des meetings populaires pour expliquer à la population les derniers développements de la scène politique nationale et internationale. La manifestation qui se tient aujourd'hui à Draâ El Mizan intervient aussi dans un contexte où le parti est en pleine structuration de sa base organique. Après son congrès extraordinaire tenu le mois de mai dernier, le FFS a entamé un cycle de rencontres régionales en vue de la structuration de ses structures de base. Ces structurations visent, selon le premier secrétaire, le redéploiement du parti pour être en phase avec les exigences du moment. Le parti de Ait Ahmed se restructure à l'intérieur mais demeure constant dans sa démarche politique nationale. Encore et plus que jamais, le FFS tient à sa proposition politique de consensus national. Ce qui n'est pas évident ces dernières semaines avec la multiplication des initiatives. Plusieurs parties et partis avancent des propositions en cette veille de élection présidentielle. Pour le FFS, et Ali Laskri l'a rappelé il y a une semaine, les élections ne sont pas une priorité. Ce qui est plutôt nécessaire en cette conjoncture, c'est la réunion d'un consensus national sur un même objectif qui est d'immuniser l'Algérie des dangers qui la menacent dans sa cohésion. Aussi, et dans cet objectif, la direction du parti renforce ses structures en vue d'élargir le champ d'adhésion à son initiative. Un consensus qui n'exclut aucune partie ni aucun parti pour peu qu'il s'attache aux valeurs de la démocratie. Aujourd'hui donc à Draâ El Mizan, les cadres du parti sont dans la continuité d'une démarche entamée il y a plusieurs années. La réunion d'un consensus national est la voie préconisée et défendue afin de faire traverser à l'Algérie cette période marquée par de multiples menaces. Par ailleurs, le discours du FFS prend de plus en plus un caractère ferme et «acerbe» sur les bords quant à la crise politique et économique que traverse le pays. De ce point de vue, le FFS mentionne que «la situation politique, économique et sociale de l'Algérie d'aujourd'hui n'est que le résultat de ce système qui perdure depuis la confiscation du droit du peuple algérien à l'autodétermination. La situation politique, économique et sociale n'augure rien de positif», a affirmé le premier secrétaire du FFS. Ce qui est remarquable dans ce nouveau discours du FFS, c'est que l'optique politique qui prévalait depuis longtemps c'était la démarche fondée sur la mise en place des artifices qui militeront pour la reconstruction du consensus national. Soulever à nouveau la question de «l'autodétermination du peuple algérien», cela laisse entendre que le FFS vise apparemment à remettre sur la table sa revendication centrale qu'il a marquée pendant des décennies, à savoir aller vers une Assemblée nationale constituante.