Le Front des forces socialistes (FFS) ne fera pas partie du gouvernement post-élection présidentielle pour lequel a été reconduit Abdelmalek Sellal au poste de Premier ministre. En affirmant publiquement qu'il n'a pas l'intention d'intégrer le gouvernement, le FFS met fin à des rumeurs, au demeurant très récurrentes à ce propos, l'annonçant comme «nouvelle recrue» du Palais docteur Saâdane. C'est Ali Laskri, au nom de l'instance présidentielle du parti, qui a fait part, hier, du refus de son parti d'intégrer le cabinet d'Abdelmalek Sellal. Intervenant à l'ouverture de la session ordinaire du Conseil national, Ali Laskri a indiqué que «la direction nationale du FFS a décliné cette proposition au motif que la priorité du FFS est la reconstruction d'un Consensus national et l'organisation d'une Conférence nationale de consensus et que le FFS n'envisage pas d'entrer dans un gouvernement avant l'aboutissement de ce projet, qui vise à élaborer avec l'opposition politique, la société et le pouvoir un programme consensuel de sortie de crise». Auparavant, il a informé les membres du conseil sur le fait que «la direction présidentielle du parti a été contactée par le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, pour lui proposer d'entrer au gouvernement avec deux postes ministériels pour appliquer le programme du président». La proposition ainsi refusée, le vieux parti de l'opposition se fixe «la reconstruction d'un consensus national» comme sa priorité dans le contexte actuel. L'ex-premier secrétaire du FFS a rappelé, dans ce sens, la démarche du parti visant l'amorce de contacts et de consultations «avec des formations politiques, des candidats à l'élection présidentielle, des personnalités indépendantes, des universitaires, et des animateurs des organisations sociales», en vue de parvenir à une conférence de consensus. Le FFS, à se fier à la déclaration d'Ali Laskri, tient visiblement compte des initiatives lancées par d'autres camps. «Nous devons savoir que parallèlement à notre projet de Conférence, d'autres initiatives ont été lancées. Certains acteurs de ces initiatives nous ont contacté», a souligné Laskri, pour qui, «la nécessité d'une transition démocratique se fait chaque jour plus urgente». Le même responsable a réitéré, à l'occasion, la position du parti, selon laquelle, «le changement n'est possible que si les tenants du système et ceux qui s'y opposent trouvent un intérêt à ce changement. Si tous ne sont pas convaincus qu'il y a une montée des périls et que le statu quo est suicidaire pour tous, alors rien ne bougera et l'on va droit à la catastrophe avec des scénarios à terme imprévisibles et violents». A. Y.