Une fois par an, une journée est consacrée à la protection de l'environnement: ça discute et ça décrète sans apporter de réels changements à quoi que ce soit sur le terrain. Pendant les 365 jours que compte l'année, l'environnement et la nature sont sauvagement agressés, les pollueurs ne sont ni inquiétés ni pénalisés et les décisions fermes pouvant mettre un terme aux désastreuses situations se font attendre par la grande majorité des citoyens comme c'est le cas par exemple dans les localités de El Hassi, Sid El Bachir et Haï Chahid Mahmoud où deux stations d'enrobé à chaud (goudron) appartenant à l'Entreprise des travaux routiers (Eptro), empoisonnent la vie à plus de quatre-vingt mille habitants. Ces deux stations, l'une installée à El Hassi et l'autre à douar Bendaoud ne sont pas équipées de filtres et dégagent de leurs hautes cheminées d'énormes nuages de fumée et de poussière, qui dans une mauvaise dispersion se propagent dans l'atmosphère pour s'abattre ensuite sur les villages cités plus haut, ce qui cause d'importants dégâts à la nature et provoque des maladies respiratoires. Pour s'enquérir de la situation et connaître l'avis des responsables de l'Eptro, nous avons pris attache avec M.Boukerche, directeur général de cette entreprise. Ce dernier s'est dit conscient du problème ajoutant «à notre demande une étude d'impact sur l'environnement a été réalisée par un bureau d'études spécialisé. Un dossier complet a été déposé auprès de la direction de l'environnement et un appel d'offres a été lancé pour l'acquisition de deux filtres». Malheureusement, pour les hommes et la nature, ces équipements coûtent très cher et l'entreprise ne peut se permettre cette dépense ; à ce sujet, le directeur général dira : «Les deux filtres coûtent cher, l'entreprise ne manque pas de bonne volonté, mais prendre en charge l'achat de ces équipements sans l'aide de l'Etat, serait un véritable suicide, car nous ne disposons pas de cette somme d'argent». En attendant qu'une décision soit prise, les cheminées continuent de cracher leur poison et les victimes qui développent une allergie au contact de la poussière et qui sont ignorés, doivent se contenter des corticoïdes pour alléger leur crise d'asthme.