L'enquête épidémiologique a conclu à la non-contamination de l'eau courante,mais il faut savoir que le précieux liquide reste la principale voie de contamination. On dit que c'est la maladie des pauvres, mais aussi une maladie d'une société sous-développée. Une maladie comme le choléra peut surgir d'un manque d'hygiène ou l'absence d'une prévention. Si la situation semble avoir été maîtrisée par les autorités compétentes, il est tout de même utile de savoir comment prévenir cette maladie, dont le caractère épidémique et la vitesse de propagation en font une dangereuse affection. En effet, sans prise de mesures urgentes, elle crée la panique et peut causer des dégâts importants. L'enquête épidémiologique initiée par le ministère de la Santé a conclu à la non-contamination de l'eau courante, mais il faut savoir tout de même que le précieux liquide reste la principale voie de contamination et un important facteur de développement d'une épidémie de choléra. Le docteur Abdelhamid Khadraoui, qui a travaillé sur le choléra et d'autres maladies contagieuses souligne dans un écrit publié sur les sites et les réseaux sociaux que «le choléra comme d'autres maladies contagieuses est une affection transmise par les mains sales, par l'eau de boisson ou par des aliments contaminés par le vibrion». Il explique que s'il s'agit d'une épidémie «c'est beaucoup plus l'eau de boisson qui est incriminée». En effet, selon lui, «c'est par le biais de l'eau que le germe voyage pour arriver dans les robinets. Cela ne peut se faire que lorsque les eaux usées provenant des toilettes contaminent le réseau d'eau potable destinée à la consommation et supposée être traitée à la source». Lors de ses investigations, notre médecin constate que «les réseaux d'eau potable et d'égouts voyagent côté à côte. Les réseaux d'égouts sont toujours éventrés parce que mal enfouis. Les eaux infectées sont absorbées par le sol et viennent en contact des canalisations d'eau destinée à la consommation. Ces canalisations sont tout le temps cassées et 'fuitantes'' sous la pression de l'eau». Dans ce contexte il explique encore: «Dès que la pression baisse au niveau des canalisations d'eau potable parce qu'il y a eu coupure, il y a un phénomène d'infiltration des eaux usées, par aspiration, qui passent alors dans la tuyauterie en pression négative. Cette eau infiltrée infectée est ensuite injectée dans le circuit général et arrive dans le robinet». C'est ce qu'on appelle une cross-connexion qui peut aussi provoquer la typhoïde. En plus clair «c'est parce qu'il y a coupure d'eau, proximité des canalisations d'égout et d'eau potable qu'il y a propagation des maladies hydriques et non parce qu'on croque dans une feuille de laitue». Il conseille: «Il faut être vigilant chaque fois que l'eau est rétablie à la suite d'une coupure. Le danger est là, au bout du robinet.» Le docteur Abdelhamid Khadraoui est médecin généraliste qui a occupé plusieurs postes. Il a été directeur des services de santé de la wilaya de Chlef, directeur du programme d'urgence santé (post-séisme), collaborateur OMS (travaux de petite hydraulique en zone rurale, lutte contre les maladies à transmission hydrique), et ex médecin-chef Cnas Skikda.