Les services de nettoiement ont eu fort à faire les jours d'après l'Aïd L'environnement est dans une telle dégradation que l'apparition des épidémies est plus que jamais crainte. L'apparition de l'épidémie de choléra dans pas moins de quatre wilayas du pays, inquiète à plus d'un titre à Béjaïa. Même si aucun cas n'a été signalé pour le moment, il reste que le sujet est largement abordé dans les discussions entre habitants. Dans une ville qui n'a jamais pu assurer une collecte correcte de ses ordures, l'inquiétude est toute légitime. Que ce soit sur les lieux publics ou sur les réseaux sociaux, l'heure était hier à l'inquiétude et à la sensibilisation. En effet, la situation environnementale est telle à Béjaïa que le risque de l'apparition de l'épidémie est plus que redouté. Jetés inconsciemment par les habitants qui ont respecté le rite du sacrifice, les déchets de l'Aïd el Adha ont accentué les craintes des habitants. Les services de nettoiement ont eu fort à faire les jours d'après l'Aïd. Ces services qui n'arrivaient pas en temps normal à collecter les déchets ménagers dans leur totalité, paraissent dépassés par l'ampleur des déchets de toutes sortes jonchant l'espace public. Au manque de moyens de ramassage, s'ajoute le peu d'empressement de nombreux citoyens à respecter les horaires de passage des bennes à ordures. Du coup, l'enlèvement des détritus laisse à désirer. La présence en quantité de nombreux déchets un peu partout sur la voie publique et les grands centres urbains fait craindre le pire. Des peaux de moutons, des abats et autres déchets issus du rituel du sacrifice polluent l'environnement. La ville de Béjaïa croule sous les déchets. La politique adoptée en la matière s'avère un échec. Le service de nettoyage est manifestement dépassé. Plusieurs ruelles et artères de Béjaïa ont perdu de leur esthétique, en raison des amas de déchets qui jonchent les trottoirs. Des quartiers entiers comme l'Edimco, Ighil Ouazoug, Sidi Ahmed, Tizi, pour ne citer que ceux-là brillent par une insalubrité totale. S'il est vrai que les problèmes d'incivilité se posent avec acuité, il n'en demeure pas moins que la défaillance des autorités publiques est flagrante. Le problème touche toutes les localités de la wilaya à longueur d'année. Mais il s'affiche d'une manière drastiquement «inculte» sur les côtes et les stations balnéaires en période estivale. L'accotement de la RN 24 longeant la côte ouest de Béjaïa est parsemé de «décharges sauvages» qui grossissent davantage chaque jour au rythme des impressionnantes quantités d'ordures ménagères qui s'y déversent, dans l'anarchie. Il en est de même sur la côte est. Des niches à ordures improvisées partout dégagent des odeurs nauséabondes à longueur de journée. Pis encore, au spectre des maladies respiratoires, favorisées par une dégradation alarmante de l'hygiène, s'ajoute le choléra pour hanter les esprits. Aux abords des côtes est-ouest, sur les plages, à la montagne, sur le mont de Gouraya, au cap Carbon, aux Aiguades... les ordures ornent les sites dits «touristiques»... sur le sable des plages. Partout les décharges publiques font partie du décor. Elles prennent leurs places. En attendant, ce sujet d'actualité qui a fait couler beaucoup d'encre alimente les sujets de discussions aussi bien des estivants que de tous les citoyens de la région. La situation mérite d'être rapportée et nécessite surtout une réponse... devant une menace sérieuse sur la santé publique. C'est là toute l'urgence.