Au moins deux gendarmes camerounais ont été tués vendredi lors de l'attaque de leur brigade par des séparatistes armés présumés dans une commune de la région anglopohone du Nord-Ouest, a annoncé dimanche le porte-parole de l'armée. La nouvelle de l'attaque de la brigade de gendarmerie de la localité de Zoa, près de la ville de Wum, a dans un premier temps été donnée par des sympathisants séparatistes qui ont parlé de «neuf gendarmes» tués. Le colonel Didier Badjeck, porte-parole de l'armée a confirmé cette attaque sur sa page Facebook: «Il y a effectivement eu une attaque de cette brigade où deux gendarmes sont tombés les armes à la main, malgré le nombre élevé d'assaillants». Vingt-et-un assaillants ont été «neutralisés» et des armes saisies lors de la riposte de l'armée, a-t-il ajouté. Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les deux régions anglophones sur les dix que compte le Cameroun, sont confrontées à une grave crise sécuritaire depuis fin 2016 qui a dégénéré en conflit armé il y a près d'un an. Les combats entre soldats, policiers et séparatistes y sont devenus quasi quotidiens. 109 membres des forces de l'ordre et de sécurité y ont été tués, selon le gouvernement. Plusieurs centaines de civils auraient perdu la vie dans ce conflit, selon des ONG, mais le nombre de victimes enregistrées du côté des séparatistes armés reste inconnu. Le conflit a en outre contraint environ 200.000 personnes à fuir de chez elles, dont environ 30 000 ont trouvé refuge au Nigeria voisin. L'ombre de ce conflit plane sur l'organisation en zone anglophone de l'élection présidentielle du 7 octobre à laquelle hui candidats affronteront le président sortant Paul Biya, 85 ans, qui se représente après 35 ans au pouvoir pour briguer un septième mandat consécutif.