C'est dans le sillage d'une offensive d'envergure lancée par ses responsables pour se positionner dans le gotha mondial du secteur de l'énergie que l'annonce a été faite. La compagnie nationale des hydrocarbures met les bouchées doubles. Véritable poumon de l'économie nationale, elle est sur tous les fronts: partenariats, investissements...Rien ne semble vouloir l'arrêter. Elle redouble de dynamisme dans le secteur vital, incontestable, du pays. Un statut que ne peut lui disputer aucun autre domaine économique. Elle le prouve par la place qu'elle occupe à l'international et ambitionne de rentrer dans le cercle des cinq plus grandes compagnies mondiales. Elle en a les moyens. Pas plus tard qu'hier la société britannique Petrofac a annoncé avoir reçu une lettre d'attribution provisoire pour un contrat d'ingénierie, d'approvisionnement et de construction d'une valeur de 600 millions de dollars avec la compagnie pétrolière Sonatrach. «Ce contrat vient s'ajouter au bilan significatif de Petrofac en Algérie où nous travaillons depuis plus de deux décennies pour soutenir la production pétrolière et gazière du pays», a déclaré E.S. Sathyanarayanan, directeur au sein de la compagnie britannique. «Nous avons continué à accroître notre présence dans le pays à travers un certain nombre de contrats avec Sonatrach, y compris les projets d'Alrar et Reggane», a précisé le responsable. Entre Petrofac et Sonatrach, c'est en effet une idylle qui dure depuis une vingtaine d'années. Le groupe de services pétroliers britannique Petrofac avait déjà annoncé avoir remporté, au mois de janvier 2011, un contrat d'un montant de 1,2 milliard de dollars auprès de la société In Salah Gas (ISG), une filiale commune entre Sonatrach (35%), BP (33%) et Statoil (32%). Le projet concernait le développement et la commercialisation de gaz naturel dans cette région. Le contrat devait permettre d'augmenter la production du champ gazier à 9 milliards de mètres cubes par an à partir de 2013. En novembre 2007, le groupe avait remporté un contrat d'un montant identique à celui annoncé hier sur le même projet. C'était le sixième pour le groupe britannique en Algérie. Si avec ce dernier cela semble être dans l'ordre des choses, la nouvelle politique que s'est tracée la compagnie nationale se veut davantage agressive. Pas question de s'endormir sur ses lauriers donc. Une offensive d'envergure a été lancée par ses responsables pour qu'elle se positionne dans le gotha mondial du secteur de l'énergie. Sonatrach a fait feu de tout bois avec en bandoulière la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Elle sera prête, en principe, début 2019. L'Algérie n'a pas cette date pour faire sa promotion. Sa participation à la Conférence mondiale sur le gaz qui s'est tenue à Washington lui a offert une opportunité qu'elle a tenu à exploiter. Aux manettes un duo de choc: le ministre de l'Energie et le patron de Sonatrach. Cette manifestation importante, qui s'est tenue à Washington en juin dernier, avait permis à la délégation algérienne de rencontrer de grands opérateurs avec lesquels elle a échangé sur la promotion du partenariat ainsi que sur l'amendement de la loi sur les hydrocarbures qui devrait doper les investissements dans ce secteur. Elle devrait «aller dans le sens du partage de production qui induit par conséquent un partage de risques» avait précisé Mustapha Guitouni. «Ce qui est sûr c'est qu'on veillera aux intérêts de notre pays, tout en assurant le principe gagnant-gagnant», a souligné le ministre de l'Energie. La compagnie nationale des hydrocarbures sur laquelle repose le succès de cet objectif est appelée à se redéployer. A consentir de lourds investissements qu'elle ne pourra assumer seule. Le partenariat étranger est incontournable. C'est la tâche à laquelle s'attelle Sonatrach qui est partie à la chasse aux compagnies étrangères pour découvrir de nouveaux gisements et accroître sa production. C'est dans cette «philosophie» que s'inscrit le contrat de 600 millions de dollars, attribué hier à la compagnie britannique Petrofac.