Le président de la JSK ne mâche pas ses mots pour fustiger la bureaucratie. C'est un Moh Chérif Hannachi particulièrement en colère qui s'est exprimé, hier matin, sur les ondes de la Chaîne 2 de la Radio algérienne. L'objet de son courroux émanait du fait que le futur grand stade de la wilaya de Tizi Ouzou ne soit resté qu'au...stade de projet. «A l'heure où je vous parle, je vous annonce que l'étude du sol n'a même pas été réalisée». Le président de la JSK a, également fait un parallèle avec le complexe sportif de Ferhani à Alger. «Là-bas, le projet est venu après le nôtre. Ils en sont presque à la finition de la construction du complexe». Cette histoire du grand stade de Tizi Ouzou est à rapprocher de celle du centre de regroupement des équipes nationales de football de Sidi Moussa dont les travaux n'ont pas débuté. Il s'agit, comme pour celui de Tizi Ouzou et celui de Ferhani de projets inaugurés par le président de la République qui voulait donner au sport algérien et au football en particulier quelques instruments pour qu'ils mènent à bien leur politique. Force est d'admettre que la bureaucratie reste partie prenante dans la lenteur observée dans la mise en oeuvre de plusieurs projets. Entre la pose de la première pierre et le début des travaux, il peut s'écouler des mois voire des années, la plupart du temps, parce que l'argent arrive avec beaucoup de retard. Dans le complexe de Sidi Moussa, l'étude est terminée depuis longtemps, le terrain déblayé mais la mise en route du chantier ne se fera pas d'ici, au moins, l'été prochain car l'enveloppe budgétaire ne sera réceptionnée que durant le premier semestre de cette année. A Tizi Ouzou, on serait passé du projet d'un stade de 80.000 places à celui d'une enceinte sportive de 40.000 places. Cette diminution de la capacité a, également, mis hors de lui Hannachi qui soutient que lorsque la maquette du stade avait été présentée au président de la République, il était bien question d'une infrastructure de 80.000 places. Le dirigeant de la JSK pourrait même en appeler à l'arbitrage du chef de l'Etat pour résoudre ce problème. Et Hannachi d'ajouter: «La superficie du complexe est de 23 hectares. Qu'ils nous en donnent la moitié et je vous promets d'y construire très rapidement le centre d'entraînements et de formation qui fait tant défaut à la JSK». Le président du club de la Kabylie touche là à un problème crucial celui qui mine le développement du football algérien et empêche son redressement. Des centres de formation et d'entraînement, voilà ce qui manque à nos clubs. Tant que les pouvoirs publics ne comprendront pas cela, il n'y a pas à attendre grand-chose du football et de son équipe nationale. Mais on préfère opérer conjoncturellement, par le biais de subventions souvent mal gérées au grand dam d'une discipline décidément à la traîne au niveau africain et arabe.