Le président de la JSK a usé de termes particulièrement durs envers le président de la DTNA. C'est un Mohand Cherif Hannachi particulièrement en colère qui s'est exprimé vendredi matin sur les ondes de la Chaîne III de la radio algérienne. Le président de la JSK avait, pourtant, été questionné sur la venue du nouvel entraîneur de son équipe et n'avait pas de raison de montrer un quelconque courroux. Mais il a vite fait de passer à un autre sujet. «Pour moi, le problème de l'entraîneur n'est pas important. La chose essentielle est de parler de l'arbitrage, un véritable poison pour le football algérien». A partir de là, le responsable du club de la Kabylie a choisi le franc-parler pour tomber sur une corporation sans cesse sur le devant de la scène médiatique sportive. «Je le dis et je le répète, il y a un complot qui se trame contre mon équipe, a affirmé Hannachi. Et ce complot vient des arbitres qui font tout pour la casser. Je ne parle pas de tous les arbitres mais de certains d'entre eux qui sont manipulés par Rachid Medjiba, le président de la DTN de l'arbitrage. A la fédération et à la ligue nationale il y a des gens honnêtes. En outre, MM.Raouraoua et Mechrara font ce qu'ils peuvent pour sauver la discipline, mais avec des personnes comme Medjiba, tout leur travail tombe à l'eau». Prié d'être plus explicite, Hannachi répondra : «Je n'ai pas besoin de fournir des preuves. On n'a qu'à superviser les matches à la télévision pour s'apercevoir du sabotage dont est victime la JSK. M. Medjiba n'est pas revenu dans les instances dirigeantes du football pour aider l'arbitrage à se relever. Son retour obéit à un esprit de vengeance. Il est là pour casser tous ceux qu'il n'aime pas et la JSK fait partie de ce lot. En tout cas, tant qu'il restera dans les rouages de la FAF, il sera vain de parler de redressement de la discipline». Ce n'est pas la première fois que Hannachi s'en prend aussi durement à Medjiba. Dans une récente interview, accordée à notre quotidien, il avait évoqué le président de la DTNA qu'il n'avait pas hésité à clouer au pilori. Il n'y avait eu de réaction ni de la FAF ni de l'intéressé. Ce vendredi, la fédération a préféré sortir de sa réserve par l'entremise du responsable de la commission «média», Hafid Derradji. Ce dernier a pris attache avec la Chaîne de radio pour intervenir sur les ondes. «Je ne peux que déplorer ce qu'a dit M. Hannachi, a-t-il affirmé. Je ne dirai pas que notre arbitrage est parfait mais on essaie de l'améliorer et ce n'est pas facile. La DTNA fait son possible et on a cherché à la renforcer en créant une commission de désignation des arbitres constituée d'honorables personnes. Si on a agi ainsi, c'est pour protéger M. Medjiba qui subissait trop de pressions. En tout cas, cet arbitrage est à l'image du football algérien. Pour ce qui est des accusations de M.Hannachi, on en prend acte. S'il a des preuves sur ce qu'il avance, qu'il nous les fournisse. On les étudiera». La sortie médiatique de Hannachi n'a pas manqué, également, de faire réagir Saïd Allik, le président de l'USM Alger pour qui les déclarations du président de la JSK sont «incontrôlées». «Je ne parle pas pour prendre la défense de la corporation des arbitres, a-t-il ajouté. Trop souvent, l'USMA a , elle aussi, été victime des arbitres mais elle n'en a pas fait un drame. Maintenant, il convient d'affirmer que les problèmes de l'arbitrage ne sont pas nouveaux. Cela fait des années qu'on en parle sans trouver de solution. On oublie souvent que l'arbitre est un être humain, qui un jour, est capable de faire un grand match et un autre peut passer à côté de son sujet. Aujourd'hui on tente de redresser cette corporation mais on assiste à une campagne des déstabilisation pour on ne sait quels desseins. Les gens ne devraient pas tenir compte de ces réactions pour continuer à travailler sereinement». Il était évident que le président de l'USMA cherchait, ainsi, à répondre à celui de la JSK. «Les sept points d'avance que possède l'USMA sur la JSK n'ont rien à voir avec l'arbitrage» semblait dire Allik. Il reste que les propos de Hannachi sont assez éloquents pour provoquer une réaction au moins de la part de Rachid Medjiba. On ne peut continuer à laisser les arbitres vivre sous une telle suspicion surtout lorsqu'elle émane de l'un des principaux acteurs du mouvement sportif national.