L'acquisition de cet accélérateur introduira une petite révolution dans les méthodes de traitement tant par le nombre que par la qualité. L'Etablissement hospitalier spécialisé en lutte contre le cancer (Ehslcc) de Blida s'est équipé d'un accélérateur radioactif et électronique dans le cadre de son programme de modernisation. L'annonce a été faite par M.Ahmed Zergui, directeur général, qui s'était félicité de cette nouvelle acquisition de première génération, permettant au traitement du cancer de connaître un saut qualitatif important au niveau du ser-vice de radiothérapie. «La lutte contre cette maladie dépend aussi des moyens dégagés et des techniques de pointe», assure-t-il. L'accélérateur linéaire à haute énergie dont il est question est de marque américaine conforme à la spécification «RAD 20458/98» avec guide à ondes stationnaires, disposant d'un canon de type triode pour un contrôle précis du débit de dose et délivrant deux faisceaux de rayon X. Pour le centre, l'installation de cet accélérateur introduira une petite révolution dans les méthodes de traitement tant par le nombre que par la qualité. Il a une capacité de traitement de 100 malades par jour. A lui seul, il permet de doubler le nombre de consultations, assurées par trois appareils de radiothérapie. Le centre comprend, outre le service de la radiothérapie, trois autres spécialisés dans les disciplines de la chirurgie oncologique, l'hématologie pour le traitement du cancer du foie, du sang et de la moelle et l'oncologie médicale ou le traitement par le médicament. 20 médecins dont 9 résidents travaillent au service de radiothérapie dont la capacité d'accueil est de 22 lits. Celle-ci demeure néanmoins insuffisante au vu de la forte demande. Selon le chef de service, le professeur Abad, il faudra la porter à 32 lits pour assurer un équilibre à court et moyen terme. Au niveau global, le centre dispose d'une capacité d'accueil de 183 lits avec une moyenne d'occupation de 12 jours par malade. Durant l'année écoulée, il a enregistré 27.314 consultations, donnant lieu au traitement de 8463 cas cancéreux. Les patients viennent d'une dizaine de wilayas du Centre et d'autres endroits du pays. Le centre à vocation hospitalo-universitaire a ouvert en 1989 en étant rattaché au CHU de Blida, puis obtenu son autonomie en 1994. Depuis, il n'a cessé de développer ses activités en se plaçant en deuxième position après le Cpmc d'Alger. Le cancer, s'il est mieux traité actuellement que par le passé grâce au progrès technologique et à la recherche scientifique, n'en demeure pas moins une maladie en pleine expansion, nécessitant une action soutenue en permanence, nous expliquent des cadres du centre, d'autant que chaque cancer a ses particularités et son coût, selon les diagnostics et les bilans dressés. Comparativement aux années passées, il y a de moins en moins de recours aux soins à l'étranger, vu le développement du traitement en Algérie, exception faite pour certains cas de tumeurs cérébrales. A titre de référence, l'on citera l'exemple de l'équipe d'hématologistes du Cpmc qui avait été pour beaucoup dans la définition du traitement curateur de cette maladie dans le monde. Elle a inspiré les américains à l'adopter finalement et à la généraliser comme méthode scientifique de traitement. «Notre souhait est qu'il n'y ait plus d'envoi de patients à l'étranger», nous disent les cadres du centre qui gardent un optimisme mesuré quant à la lutte contre le cancer en Algérie.