Les Etats-Unis, agacés par le statu quo au Sahara occidental, ont déclaré en avril dernier, à l'issue du vote prorogeant le mandat de la Minurso, qu'ils s'attendaient à une reprise des pourparlers d'ici à octobre. Le département d'Etat américain a renouvelé vendredi son appui au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, réaffirmant son soutien aux efforts de l'émissaire Horst Kohler qui s'active pour lancer un nouveau round de négociations entre les Front Polisario et le Maroc. «Nous soutenons le processus diplomatique de l'ONU et ses efforts déployés pour parvenir à une solution au conflit, mutuellement acceptable qui garantit l'autodétermination du peuple sahraoui», a déclaré à l'APS Pablo Rodrigues, responsable au département d'Etat. Les précisions de Pablo Rodriguez interviennent au lendemain d'une déclaration qui lui a été attribuée par l'agence MAP, selon laquelle, les Etats-Unis soutenaient désormais le plan d'autonomie proposé par le Maroc Rodrigues a expliqué que sur ce dossier il était important de se référer au contexte (Background) qui a cadré jusque-là la «position des responsables du département d'Etat «. Suivant ce background, le plan d'autonomie du Maroc ne représente qu'une approche. Les Etats-Unis soutiennent le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, principe consacré par le droit international. Rodriguez a tenu à dissiper toute équivoque à ce sujet en réitérant sans ambages l'appui de Washington aux efforts de médiation menés par Horst Kohler, ainsi qu'au mandat de la Minurso qui consiste à organiser un référendum d'autodétermination au Sahara occidental.» Cela inclut le soutien au travail de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, ainsi qu'au mandat de la mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minusro) «, a ajouté le diplomate américain dans sa réponse écrite transmise à l'APS. Les précisions du département d'Etat viennent en guise de rappel de la position américaine que le Maroc tente d'infléchir, alors que l'envoyé personnel s'apprête à envoyer des invitations aux deux parties au conflit pour reprendre les négociations. La dernière fois où le Front Polisario et le Maroc se sont installés à la même table de négociations remonte à mars 2012 à Manhasset, aux Etats-Unis. Les Etats-Unis, agacés par le statu quo au Sahara occidental, ont déclaré en avril à l'issue du vote prorogeant le mandat de la Minurso, qu'ils s'attendaient à une reprise des pourparlers d'ici à octobre. La coordinatrice politique auprès de la mission américaine à l'ONU, Amy Tachco, avait alors expliqué, qu'en ramenant le mandat de la Minurso à six mois au lieu d'une année, les Etats-Unis ont envoyé deux messages importants.» Le premier est qu'il ne peut plus y avoir de statu quo concernant la Minurso et le Sahara occidental. Le deuxième est qu'il est maintenant temps d'apporter notre appui, notre plein appui à l'Envoyé personnel Kohler dans ses efforts pour faciliter les négociations avec les parties au conflit», a-t-elle déclaré. La nouvelle démarche met directement le Maroc devant ses responsabilités. Ayant entravé le travail de deux émissaires américains, James Baker et Christopher Ross, le Maroc s'attelle à chercher des prétextes pour empêcher la tenue d'un cinquième round de négociations. Pour ce faire, Rabat a misé sur son réseau de lobbyistes à Washington et des dépenses à coup de millions de dollars pour obtenir le soutien des Etats-Unis à son plan d'autonomie. Au demeurant, la position américaine s'aligne sur celle des Nations unies qui considèrent le Sahara occidental comme un territoire non autonome en attente de décolonisation.