Des soldats morts et blessés à Ahvaz La province du Khouzestan est en majorité peuplée d'Arabes. L'attentat a soulevé une émotion intense, partout en Iran, où les médias ont abondamment diffusé les images des corps ensanglantés parmi lesquels on voit des enfants atteints par les balles des terroristes. Au lendemain de l'attentat terroriste à Ahvaz dans le sud-ouest du pays, l'Iran semble privilégier la piste d'une mouvance séparatiste mais maintient ses accusations visant un «petit» Etat du Golfe qui se trouverait derrière cet acte «terroriste». La République islamique a également mis à l'index trois pays européens, le Danemark, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, coupables d'abriter des membres du «Front populaire et démocratique des Arabes d'Ahvaz», un groupe séparatiste dont Téhéran est convaincu qu'il est directement responsable de l'attentat perpétré lors d'un défilé militaire. L'ultime bilan communiqué fait état de 29 personnes qui ont été tuées dans la ville d' Ahvaz, capitale de la province du Khouzestan, par le commando de quatre hommes venu ouvrir le feu sur la foule qui assistait au défilé, à l'occasion de la Journée nationale des forces armées, qui marque chaque année l'anniversaire du déclenchement, par Baghdad, de la guerre Iran-Irak (1980-1988). La province du Khouzestan est en majorité peuplée d'Arabes. L'attentat a soulevé une émotion intense, partout en Iran, où les médias ont abondamment diffusé les images des corps ensanglantés parmi lesquels on voit des enfants atteints par les balles des terroristes La revendication de Daesh, tombée quelques heures plus tard, ne semble pas de nature à convaincre les responsables iraniens, non plus que les enquêteurs, à un moment où il n'est plus question que de la nécessité de faire front, face à la «menace extérieure». C'est ainsi que le président Hassan Rohani a déclaré au moment de se rendre à New York pour participer à l'Assemblée générale de l'ONU: «Nous n'avons aucun doute sur l'identité de ceux qui ont fait ça. Tant que Saddam Hussein était en vie, ils étaient ses mercenaires. Ensuite, ils ont changé de maître et un des pays de la rive sud du golfe Persique s'est chargé de les soutenir.» M. Rohani n'a pas cependant désigné nommément le pays mis en cause. «Tous ces petits pays mercenaires que nous voyons dans la région sont soutenus par les Etats-Unis. Ils sont encouragés par les Américains», a cependant insisté M. Rohani. Selon le vice-ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi, le chargé d'affaires des Emirats arabes unis à Téhéran doit être convoqué à cause de propos tenus par des «responsables de ce pays» sur l'attentat d'Ahvaz. En outre, le ministère des Affaires étrangères iranien a annoncé tard hier soir avoir convoqué samedi les diplomates du Danemark, de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas à Téhéran pour leur faire part des «fortes protestations de l'Iran contre le fait que leurs pays respectifs abritent certains membres du groupe terroriste ayant perpétré l'attaque» d'Ahvaz. Une revendication, au nom du «Front populaire et démocratique des Arabes d'Ahvaz», a été diffusée samedi sur une chaîne satellitaire basée à Londres. C'est ce qui justifie la réaction de qui a reproché au chargé d'affaires britannique le fait, considérant «inacceptable que le porte-parole du groupe terroriste soit autorisé à revendiquer cet acte terroriste à l'antenne d'une TV basée à Londres». Parmi les pays qui ont aussitôt condamné cet attentat, on trouve la Russie, la Turquie, la Syrie et la France, Moscou ayant réitéré son soutien ferme et résolu à l'Iran pour lutter sans merci contre la menace terroriste dans la région. Quant au guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, il a considéré que cette attaque n'est rien d'autre qu' «une continuation de la conspiration des gouvernements de la région à la solde des Etats-Unis» alors que d'autres responsables iraniens ont accusé à la fois l'Arabie saoudite et «deux Etats du Golfe» d'avoir armé ou financé le commando.