Depuis l'adoption l'année dernière par la Russie et l'Iran, alliés du gouvernement syrien, et la Turquie, soutien des rebelles, d'un plan visant à créer des «zones de désescalade» -dont Idlib fait partie-, les troupes d'Ankara se sont déployées de manière à veiller au respect de cet accord. Des renforts de l'armée turque sont arrivés hier dans la province syrienne d'Idlib (nord-ouest), une semaine après un accord russo-turc prévoyant la création d'une «zone démilitarisée» dans le dernier bastion insurgé du pays en guerre, selon une ONG. Environ 35 véhicules militaires ont fait le trajet dans la nuit sur l'autoroute principale depuis la frontière turque jusqu'à une zone proche de la localité de Saraqeb. Le convoi était accompagné par des combattants du Front national de libération (FNL), coalition rebelle pro-turque qui contrôle une partie de l'enclave frontalière de la Turquie. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a affirmé que les forces turques avaient été déployées sur plusieurs des postes d'observation que tient l'armée d'Ankara dans la province. Depuis l'adoption l'année dernière par la Russie et l'Iran, alliés du gouvernement syrien, et la Turquie, soutien des rebelles, d'un plan visant à créer des «zones de désescalade» -dont Idlib fait partie-, les troupes d'Ankara se sont déployées de manière à veiller au respect de cet accord ainsi qu'à la neutralisation des éléments kurdes des FDS. La semaine dernière, Ankara et Moscou ont annoncé un autre accord dont la finalité est de mettre en place une zone démilitarisée servant de zone-tampon entre les territoires tenus par les rebelles et les groupes terroristes d'Idlib et les zones contrôlées par les troupes gouvernementales, tout autour. Cet accord a permis d'éviter un assaut du l'armée syrienne et de ses alliés contre la province, où agences onusiennes et organisations humanitaires mettaient en garde contre un «bain de sang» et disaient redouter la «pire catastrophe humanitaire» du XXIe siècle. Plus de la moitié de la région est contrôlée par le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), organisation formée par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, le reste étant dans sa majeure partie sous le contrôle des rebelles pro-turcs. En vertu de l'accord russo-turc, Ankara s'engage à ce que les groupes insurgés remettent toutes leurs armes lourdes et que les terroristes sortent d'ici la mi-octobre de la future «zone démilitarisée» de 15 à 20 km de large. Le texte prévoit également une présence des forces turques et de la police militaire russe dans la zone démilitarisée. Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a affirmé la semaine dernière qu'Ankara devrait envoyer des renforts militaires pour assurer ces patrouilles. Plus de 360.000 personnes ont été tuées et plusieurs millions d'autres ont dû quitter leurs foyers depuis le début en 2011 de la guerre en Syrie déclenchée par la répression sanglante de manifestations anti-gouvernementales.