Cette rencontre commémorative aura lieu le 29 septembre prochain à partir de 9 heures à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Une heureuse initiative de la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou sous la houlette de la dynamique et persévérante Nabila Goumeziane, directrice de cette institution, pour un ressourcement mémoriel au souvenir de Larbi Ahcène dit H'sissen, une figure emblématique marquante du militantisme nationaliste et virtuose de la chanson chaâbie. Cette rencontre commémorative qui sera rehaussée par la participation du Festival de la poésie populaire «melhoun» de Mostaganem, de l'Association des amis de la rampe Louni Arezki Casbah et de l'Association «Anadhi» de Sidi Amer, village d'origine de Cheikh H'sissen aura lieu samedi 29 septembre 2018, à partir de 9 heures à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Qui ne se souvient pas des superbes mélodies de «Tir Ghabli» «Ya tir el kefs» et bien d'autres qui ont, dans la symbolique culturelle de résistance, accompagné tout un peuple à une étape charnière de son histoire sous l'occupation colonialiste des années 50. Celles-ci étaient génialement interprétées avec une voix suave et un talent exceptionnel par Cheikh H'sissen, l'enfant prodigue natif de la casbah d'Alger qui, en militant engagé de la guerre de libération, activement recherché par la police française, a clandestinement quitté l'Algérie pour se rendre à Paris en 1956 et retrouver la nombreuse communauté artistique algérienne, déjà installée dans cette capitale devenue la base d'un véritable front de la guerre d'indépendance stratégiquement transposée en France, pays de l'occupant colonialiste. C'est dans ce contexte qu'il a été membre de la glorieuse troupe artistique de l'Algérie combattante du FLN historique, composée d'une forte délégation qui, par un habile subterfuge inédit, a quitté Paris en mars-avril 1958 pour rejoindre Tunis, la capitale de la révolution algérienne et devenir ainsi avec l'équipe de football, l'ambassadrice dans le monde, du peuple algérien en lutte pour sa souveraineté. Un véritable séisme politique au sein du gouvernement français a été provoqué par cette spectaculaire action révolutionnaire, qui a eu un retentissement extraordinaire, dont l'écho d'éveil et de prise de conscience de la communauté internationale furent décisifs et déterminants, dans une conjoncture politique et diplomatique cruciale à dessein d'une compréhension et d'une sensibilisation de solidarité pour une cause juste d'universalité. Tout ce riche pan d'histoire constituera le thème d'une conférence-débat intitulée «Vie et parcours de Cheikh H'sissen qui sera animée en la circonstance par l'écrivain musicologue Abdelkader Bendaâmeche et également suivie par une communication présentée par Lounis Aït Aoudia, président de l'Association des amis de la rampe Louni Arezki Casbah, qui développera une rétrospective intitulée «Itinéraire de Cheikh H'sissen, une étoile lumineuse hélas furtive qui s'est éteinte trop-tôt». Ces évocations mémorielles seront harmonieusement ponctuées par une déclamation d'émouvantes proses de Rabah Haouchine, vice-président de l'Association des amis de la rampe Louni Arezki Casbah et poète à ses heures d'inspiration dédiées a l'endroit de Cheikh H'sissen, à travers une vie certes très courte, mais très dense aussi avec une oeuvre riche et féconde. Avec un documentaire filmique et une exposition médiatique centrée sur la genèse de l'ascension artistique de Cheikh H'sissen, une vente dédicace de l'ouvrage qui lui a été consacré par l'auteur Abdelkader Bendaâmeche au titre de «Cheikh H'sissen, le chaâbi, la révolution, un parcours» paru aux éditions Enag 2013, aura lieu à l'intention des participants à cet acte de mémoire à dessein de sa pérennisation en direction de la jeunesse et des générations montantes. En clôture de cet évènement du souvenir et de la pensée, un récital de chants populaires sera interprété en la circonstance à l'unisson du riche répertoire de Cheikh H'sissen, cet astre scintillant et inoubliable entré dans la légende et la postérité. Invraisemblable, ce carillon d'un tryptique surréaliste d'une destinée fatidique de Cheikh H'sissen lié au chiffre 29, d'abord par sa naissance le 8 décembre 1929 à la casbah d'Alger, suivie pathétiquement de sa mort dans ses 29 printemps, le 29 septembre 1958 à Tunis, où il fut enterré et le retour de ses restes à Alger le 29 septembre 2012 pour enfin reposer pour l'éternité au cimetière d'El Kettar dans la tombe de sa mère dont il était le fils unique.